Déméter (ou Cérès, pour les Romains) était la déesse de la fertilité et de l'agriculture, qui provoquait la germination, tout particulièrement celle du blé. Tout fruit, toute pousse, chaque plante, légume ou arbre étaient sous son influence. Elle était très liée à sa fille Perséphone, qu'elle eut avec Zeus (Jupiter, pour les Romains). Là où ça devient intéressant, c'est que les anciens Grecs expliquaient le phénomène des saisons par des querelles de famille chez les dieux.
Hadès (ou Pluton, pour les Romains) et ses deux frères, Jupiter et Neptune, régnaient sur le monde, comme vous savez : Jupiter sur la Terre et les cieux, Neptune sur la mer et Pluton sur le monde souterrain, les cavernes, etc. Bon. Je passe tous les autres dieux pour en arriver à Cérès (ou Déméter) et à sa fille Perséphone.
Hadès voulait une épouse. C'est normal. Je passe environ 300 pages de péripéties et vous dis tout de suite que Hadès a enlevé Perséphone (certaines versions disent avec son consentement et tous les égards, après tout elle devenait reine d'un tiers du monde, d'autres disent sans). Quand Perséphone eut été enlevée par Hadès, la peine de Déméter fut si grande qu'elle négligea ses pouvoirs sur les végétaux ; les plantes cessèrent de pousser, la famine s'installa sur la Terre.
Désolé de cette situation, Zeus demanda à son frère Hadès de rendre Perséphone à sa mère. Hadès accepta, mais avant de relâcher la jeune femme, il lui fit manger des graines de grenade, qui la forceraient à revenir chez lui trois mois chaque année. C'est le point crucial de l'explication, vous le sentez ?
Toute à sa joie d'avoir retrouvé sa fille, Déméter fit produire à la Terre abondance de fleurs au printemps, qui produisirent une grande quantité de fruits et de céréales. Mais son chagrin revenait chaque automne, lorsque Perséphone devait rejoindre son mari Hadès dans son monde. La désolation de la saison d'hiver et la disparition de la végétation étaient considérées comme la manifestation annuelle du chagrin de Déméter quand sa fille devait aller chez son mari.
Une histoire de belle-mère, en somme. Mais chez des gens importants. Et quand même une belle histoire ; plus captivante que les calculs d'inclinaison sur l'axe et de décalage par rapport à l'écliptique, ce qui est notre manière moderne d'expliquer les saisons.