Rebellion ou révolution

Toutes les révolutions ont échoué, sans exception, le concept même de "révolution" est un fantasme.
La révolution est une tentative d'organiser la rébellion, ce qui est impossible. Une organisation est, par définition, l'inverse de la rébellion puisqu'il s'agit d'instaurer un nouvel ordre. Les révolutionnaires chassent les anciens privilégiés du système et prennent leur place, devenant ainsi les nouveaux dirigeants, les nouveaux nantis…
La révolution est l'avortement de la rébellion.

La rébellion est toujours individuelle et prend sa source dans l'authenticité de l'être. Elle est spirituelle, méditative, la révolution étant politique et sociale. Jésus, le Bouddha, Lao-tseu étaient des rebelles. Marx et Mao étaient des révolutionnaires.

Le révolutionnaire planifie, réfléchit, imagine le futur, l'âge d'or, le paradis. C'est un utopiste. Le rebelle est présent dans le moment, il vit ici même, tout de suite, et la métamorphose s'opère en lui.

Le révolutionnaire applique une idéologie, il veut bouleverser le monde et changer les gens. Le rebelle ne suit aucun principe extérieur, il se change lui-même, et la nouvelle vision qu'il a de la réalité renverse tout naturellement la scène qu'il perçoit.

La rébellion est spontanée, sans doctrine. Elle ressemble à l'amour qui n'est pas non plus le résultat d'une réflexion. Elle existe ou n'existe pas, mais ne pas être produite. Ce n'est pas un événement extérieur, mais un événement intérieur. Elle apparaît dans l'homme prêt à dépasser ses idées reçues, disposé à abandonner les béquilles de son ego et déterminé à entamer une vie nouvelle d'authenticité, d'intériorité, d'intelligence consciente ou de spiritualité, on peut appeler cela comme on veut.

On dit qu'un érudit (un philosophe actuel...) s'en prit un jour à Bouddha en déclarant:
"Ce que vous dites ne figure pas dans les Védas."
-Dans ce cas, répondit Bouddha, ajoutez ce que je dis aux Védas.
- Ce n'est pas tout! poursuivit l'érudit. Non seulement ce que vous dites ne figure pas dans les Védas, mais en plus vous contredisez ce qui y est enseigné!
- Bien, répondit Bouddha, il faudra donc corriger les Védas. Les textes sont morts, et moi je suis vivant.


C'est cela, parler d'autorité. Jésus et Bouddha, pour ne citer qu'eux, étaient leur propre maître, libérés des chaînes de leur personnalité....

Alors, rébellion ou révolution?....;o))))

(D'aprés #Deva)

le plus intéressant penseur selon moi en matière politique, et donc à propos des révolution, c'est Tocqueville. Il dit que les révolutions ne viennt pas de ce qu'un gouvernement serait par trop autoritaire, mais justement de ce qu'un gouvernement en vienne progressivement à lâcher la bride de son autorité, à laisser filtrer peu à peu des germes de révoltes par une autorité relâchée...
Il dit aussi que la démocratie est un despotisme doux, dans lequel les individus ne sentent généralement pas privés de droits, mais qui sotn en réalité complètement assujettis au gouvernement car il obtiennent une satisfaction minimale de leurs besoins, et que confinés chacun dans leur foyer, n'osant faire connaissance avec autrui, ils forment des cellules sociales dispersées qui jamais ne pourront mettre en oeuvre de révolutions.

Allez hop! .. un peu de grain à moudre avant d'entrer vraiment en débat (si débat il y a lieu d'être) :

Ce n'est jamais un dictateur, un gouvernement ou ce si faible machin appelé Démocratie qui fait bouger les choses dans le bon sens — par exemple faire cesser une guerre ou une ignominie, ou pour réussir une réforme bienvenue — ... mais la mobilisation de simples péquins que nous sommes pour une cause ou une autre

Citation :

Le pouvoir ne concède rien sans qu'on lui demande

Frederick Douglass

C'est dommage de parler de révolution sans dire ce qu'est une révolution.

Il se trouve que la révolution d'une planète est caractérisée par un retour périodique. On parle de cycle. De même, en tous cas avant le XXème siècle comme le dit de Certeau, la révolution était un retour au primitif. Prenez par exemple la Réforme protestante qui voulait un retour à la religion primitive : avec la scolastique, les théologiens catholiques avaient fini par s'égarer des Écritures dans la spéculation. Luther rappel le principe "par l'écriture seule !" (sola scriptura) : retour au texte, à la religion primitive (dans le sens de première) : révolution.

La révolution: une évolution vers l'arrière ?

Les vrais révolutionnaires sont donc les fondamentalistes.

Atil a écrit:

Les vrais révolutionnaires sont donc les fondamentalistes.

C'est quoi, un fondamentaliste ?

un gars qui veut retourner à la base, aux fondements de sa culture et de sa religion.

...souvent en faisant la guerre à tout ceux qui ne veulent pas.

... ce qui en fait alors un rebelle (puisque dans re-belle il y a la racine "bellum" qui veut dire "guerre").

Finalement, un révolutionnaire c'est un gros connard d'intégriste.

Conclusion éloquente sur la reflexion d'ensemble du topic

Pizza Man a écrit:

Finalement, un révolutionnaire c'est un gros connard d'intégriste.

ça a été malheureusement vérifié avec la révolution islamique en Iran.

Un révolutionnaire c'est souvent un homme qui veut être dictateur à la place du dictateur.

Je fournis des désaccords si grand avec ces poncifs, que j'ai peine à commencer à m'expliquer..

Pas besoin d'expliquer.
Il suffit de regarder la longue histoire du monde pour voir comment l'homme se comporte dés qu'il s'empare du pouvoir.

Vous avez raison, quelle bêtise d'être sorti de la féodalité !

Wolmar, essaie quand même d'expliquer ton point de vue. C'est rafraîchissant et bienvenu, quelqu'un qui n'a pas perdu foi en l'homme et qui sait s'exprimer.
Parmi mes amis/connaissances, il y a un Sénégalais. Il est prof, venu en Suisse pour une session sur les Droits de l'Homme , reçu chez nous (je suivais la même session). Lors d'une discussion sur le sujet, entre lui, mon mari et moi, nous parlions justement de la corruption au niveau supérieur d'un Etat. A la question de savoir ce que LUI ferait dans son pays, accédant au pouvoir, s'il ferait autrement, s'il éradiquerait la corruption et songerait avant tout au peuple et non pas à lui-même et à sa famille ..... il est longuement resté muet avant de concéder que ce ne serait pas facile.
.... Laissons-lui le droit d'avoir eu une pensée égoïste ...
Personnellement je veux croire que tous ne se lancent pas dans la rébellion pour de basses raisons. L'Histoire nous montre aussi des chefs qui ont su oeuvrer pour le bien commun, des personnes qui individuellement ont lancé des actions pour le bien commun.
A notre époque, je place les altermondialistes parmi ceux-là.

Atil, je suis sûre que tu vas nous retrouver le nom de ce paysan, dans la Rome antique, qui, poussé par ces concitoyens, accéda au pouvoir pendant une période trouble. Puis une fois la nation apaisée, alors que tous voulaient le garder pour chef, il refusa, décidant de retourner à la terre.

Wolmar a écrit:

Vous avez raison, quelle bêtise d'être sorti de la féodalité !

La féodalité permet à un homme d'avoir le pouvoir parcequ'il l'hérite de son père.
La démocratie permet de l'avoir parcequ'on a bien menti aux électeurs.
La dictature permet de l'avoir grace à un putch.

Mais tout ca ne regarde que le moyen d'obtenir le pouvoir.
Moi je parle du comportement de l'homme une fois qu'il a obtenu ce pouvoir.

On sait bien que le pouvoir corrompt. Surtout lorsqu'il est absolu.

cébé a écrit:

Personnellement je veux croire que tous ne se lancent pas dans la rébellion pour de basses raisons.

Ce qui arrive c'est que certains s'emparent du pouvoir pour de bonnes raisons ... mais une fois qu'ils ont ce pouvoir, ca leurs monte à la tête.

Prenez l'abbé Pierre ou mère Thérésa et donnez lui le pouvoir absolu dans un pays, qui sait s'ils ne se transformeraient pas en dictateur égoïste ou en dicateur fanatique et sanglant ?