La sérendipité

Un concept amusant pour briller lors d'une soirée, mais formidablement riche en son fond également.

Pourrais-tu développer un peu son fond pour ouvrir la discussion ?

la sérendipité, c'est le fait qu'une découverte se fasse par hasard, ou qu'en cherchant à faire A on fait B. voir cet article bien fait : http://fr.wikipedia.org/wiki/S%C3%A9rendipit%C3%A9.
Toute découverte n'et-elle pas sérendipiteuse ?

Wolmar a écrit:

Toute découverte n'et-elle pas sérendipiteuse ?

Ben ... non ? Les découvertes issues de prédictions confirmées ne sont pas fortuites (exemple : la planète Neptune).

J'ai découvert la "sérenpidité" ou du moins que ce que je pouvais souvent observer avait un nom.
Merci Wolmar, très intéressant!

Ouaip ! Chapeau mec ! Voici un truc qui échappait totalement à ma culture.
Il est intéressant de noter que la sérendipité découle de la démarche heuristique, c'est-à-dire des pratiques simples et rapides, facilitant la recherche des faits et l'analyse de situations, dans un objectif de résolution de problèmes et de prise de décision, et dans un domaine particulier...

Si je vais dans mon grenier chercher un vieux livre et que, en fouillant partout, je retrouve par hasard un vieux dessin que j'avais fait dans mon enfance .. . puis-je dire que c'est de La sérendipité ?

Je me souviens encore du jour ou, alors que j'avais 4 ans , j'ai découvert par hasard comment on faisait les noeuds.
J'aurais pu courir vers mon père en criant "Je viens de découvrir par la sérendipité comment on fait les noeuds !"

On s'en fout mec, si c'est insipide. C'est juste un bon truc pour épater les nanas !

La sérendipité ca m'interpelle quelque part, au niveau du vécu.

Pour ravir les adeptes d'histoire de la philo ( ), la sérendipité, ça m'évoque de suite un paradoxe "célebre", celui du Ménon, qu'il est d'ailleurs pas évident de résoudre.
Le voici : Comment savoir que ce que je trouve est bien ce que je recherchais ( la définition de la vertu, dans ce dialogue ), puisqu'avant de le trouver je ne savais pas ce que c'était ? Troublant paradoxe, auquel Platon répond par la théorie de la réminiscence des âmes, et auquel aussi l'on peut répondre ( dans certains cas !) par la sérendipité, à travers la phrase de picasso ; je ne cherche pas, je trouve !

Normalement le paradoxe ne devrait pas avoir lieu d'être :
Personne ne peut chercher vraiment à obtenir ce qu'il ne connait pas.
La seule chose qui peut être possible c'est de chercher à mieux comprendre ce qu'on comprend mal.

Wolmar a écrit:

Comment savoir que ce que je trouve est bien ce que je recherchais ( la définition de la vertu, dans ce dialogue ), puisqu'avant de le trouver je ne savais pas ce que c'était ?

On peut rechercher quelque chose qu'on n'a jamais observé, mais dont on connaît à l'avance une série de caractéristiques. C'est ce qui se passe lors d'une prédiction fructueuse, rappelez-vous la découverte des ondes radio, for instance. C'est un exemple où l'on est à peu près sûr que ce qu'on trouve correspond à ce qu'on cherche.

Dans les autres cas, il suffit de remarquer qu'une recherche se base sur des critères (de recherche) et que ces critères sous-tendent un ensemble de candidats possibles. Ce qu'on trouve, c'est un candidat parmi d'autres, que l'on jugera relativement satisfaisant selon le contexte.

Dans ce cas on connait les caractéristiques de ce qu'on recherche.
Donc on connait ce qu'on recherche.

La phrase de Saint -Augustin : "Qu’est-ce donc que le temps? Si personne ne me le demande, je le sais; mais que je veuille l’expliquer à la demande, je ne le sais pas!" me paraît bien illustrer la réponse que je ferais personnellement au paradoxe du Ménon : on connaît en pratique les concepts, mais on ne sait les exprimer en théorie. La conceptualisation demande de prendre du recul face à ce qu'on examine, ce qu'on a du mal à faire étant donné la proximité que l'on entretient avec. On se retrouve de la sorte comme si, trop près d'un tableau, on était incapable d'en donner les détails.

La réponse est déjà dans le questionné.