Ne s'agit-il pas de "retour" ?
Pour la suite je souscris à la définition de la communication que tu donnes.
Néanmoins, il me semble aussi que le terme de communication revêt d'autres significations :
1/ annoncer à quelqu'un un fait ou un événement, sans que ce dernier soit sommé de répondre : communication prend le sens d'information ici, mais le rapport symétrique des protagoniste est brisé.
2/ Latéralemnt, cette acception peut renvoyer à la communication au sens contemporain : grosso modo, à la publicité. Le lien avec ce qui précède vient de ce qu'on n'attent pas une réponse orale de celui à qui on parle, mais une réponse (un réflexe) physique, mécanique, réponse qui n'en n'est pas une puisqu'elle est le fait du publicitaire, qui impulse le désir, dirige la réaction. Une véritable réponse est celle d'un sujet : ce dernier est ici réduit à l'état d'objet, qui observe une certaine réponse à un certain mouvement : je pousse la balle sur la gauche, elle se dirige à gauche ; je dis au consommateur d'acheter, il achète.
Mais la chose, on le sent bien, est plus complexe : en réalité, elle va amener à une perversion (un détournement de la nature) de la communication. Comme les hommes ne réagissent pas tous, ou pas tout le temps comme des objets, on va appuyer dans la communication (et là est la perversion) sur la forme moins que le fond. Attrait des couleurs, d'une belle jeune femme, trait d'humour, on tente par la communication de transformer l'homme en objet, perséé en pierre. La publicité est cette médue aux mille serpents, aux mille attraits, aux yeux figeant, chosifiant, qui dès qu'on les regarde, tentent de nous figer, de nous retirer notre nature changeante, indécise, non fixe, en un (non)être stable dans ses désirs, droit dans ses besoins, fixe dans ses idées.
Voilà selon moi une barbarie de notre civilisation : la communication, entendue telle que je la décri(e)t. Certes pas de l'ordre de l'excision en apparence, mais sans doute aussi néfaste en réalité, car en plus, ô comble, elle est assez perverse pour être minimisée par ceux même qui pourrait la critiquer. Elle est en réalité le moteur de toute notre société. Nous avons affaire sans cesse à ce type de communication, où le contenant importe davantage que le contenu, où autrui est considéré même, le même que des millions d'autres.
Bref, n'oublions pas que de façon contemporaine, dans nos sociétés, la communication n'est plus, loin s'en faut, l'art du partage : c'est l'art de la dissimulation. Derrière des vêtements, des paroles, des attitudes, des objets.