avoir TOUJOURS raison

DeMars a écrit:

On s'égosille à vouloir avoir raison et personne n'apporte rien de constructif.

C'est ce qui est constaté par plusieurs ici sur Philosophia, mais je sais que c'est relativement courant sur les forums.
Ce qui est plus ennuyeux, c'est que cette énergie (vouloir avoir raison) occulte le côté constructif d'une discussion ...

Que faut-il pour qu'une conversation soit intéressante ?

Il faut que les gens ne soient pas tous d'accord.

Et il faut qu'il ne soient pas tous obstinément en désaccord.


Deux exemples de non-discussion :

"Oui, Tu as raison ! Oui, Tu as raison ! Oui, Tu as raison ! Tu es génial !"

"Non, tu as tort ! Non, tu as tort ! Non, tu as tort ! Tu es stupide !"

L’impartialité n’existe pas. On défend toujours ses valeurs. Prenons une discussion polémique : Pour ou contre la corrida ?

D’un côté, le voyeurisme, la souffrance animale, un jeu cruel. De l’autre, un combat noble, la supériorité de l’homme sur la brute, des animaux élevés en liberté contrairement aux vaches en batterie. Des deux côtés, des arguments valables, et aucune conversion possible par le débat rationnel. Si, après avoir lu les arguments de ce paragraphe, vous penchez pour ou contre la corrida, ça sera pour une seule raison : vous être né dans un milieu où on la pratique, ou pas.

Une discussion polémique est une joute verbale où chacun choisi une position a priori et va défendre les couleurs de sa dame. C’est un exercice rhétorique. Avoir raison n’est pas le plus important ; c’est l’unique but.

Ce qui fait l'intérêt d'une discussion, c'est la qualité des argumentaires. Si on se rend à la salle d’escrime, c’est pour trouver des adversaires à sa hauteur. Je préfère lutter avec Wolmar, par exemple, quitte à me prendre une rouste, qu'avec ceux qui commencent leurs postes par "Il faut que les gens soient comme ci ou comme ça". C'est pas de l'escrime, ça. C'est de la boucherie.

Parfois une personne te fait évoluer, t'apprend quelque chose .....

... mais l'ego veille! ...

J'ai des livres pour ça.

J'avoue que c'était ce que je venais chercher sur philosophia au début, mais je l'ai dit, à part Wolmar qui présente quelques références sérieuses, la plupart des autres n'exposent qu'opinion et préjugés.

Tu sais qu'une référence n'est que l'opinion ou le préjugé d'un tiers.

Un auteur sérieux normalement est au delà du préjugé ou de l'opinion : il juge après (et non avant) avoir pris connaissance, il prend parti après avoir le plus possible essayé de rendre objectif sa thèse.
Je suis content d'avoir été un tant soit peu utile dans la discussion si j'en crois ornicar, avec qui je ne cache pas non plus du plaisir à discuter.
D'ailleurs pour enfoncer le clou : je conseille à ceux qui pourraient ne pas le connaître, un petit ouvrage stimulant du non moins amusant schopenhauer !
http://fr.wikisource.org/wiki/L%E2%80%99Art_d%E2%80%99avoir_toujours_raison

Et si entretemps, on se rends compte que l'on a tort. On fait quoi? On boude!

Qui est le plus admirable ?

Celui qui dit "Oups, c'est moi qui avais tort !"

Ou celui qui dit "Moi, je n'ai jamais tort !"

Celui qui ne cherche pas à être admirable.

Donc c'est celui qui cherche simplement la vérité, sans se soucier si celle-ci a été trouvée d'abord par lui ou par son adversaire.

Quelle est la vérité dans 'êtes vous pour ou contre la corrida ?'

"Etre pour "ou "etre contre" est une opinion, pas une vérité.

Ce qu'il faut définir c'est quel but on suit en favorisant la corrida ou en s'opposant à elle.

Mais je n’ai rien vu d’autre ici. Celui qui cherche « la » vérité lit un livre. Au mieux, il pose une question. Ici, je n’ai vu que des gens exposer leurs points de vue, défendre avec plus ou moins d’élégance des positions idéologiques a-priori, ressasser des superstitions médiévales ou des préjugés de comptoir, soutenir des banalités avec des platitudes et, les trois quarts du temps, prétendre le contraire. Je ne vois pas qui viendrait parler pour apprendre. Pour apprendre, on écoute. Pas besoin de se loguer sur ce forum pour le lire. Prétendre que l’on vient ici pour s’instruire est au mieux une illusion, au pire un mensonge. Comprends pourquoi tu mens et tu devineras pourquoi je m’y oppose.

Il y a des gens qui prétendent venir dans le forum pour s'instruire ?

Si, Wolmar par-exemple.

M'instruire ? Je n'ai jamais dit cela, je viens partager des points de vue, voir "comment ça pense" chez d'autres personnes.
N-B : le trolling est une pollution, merci.

Et bien, je dois être un imbécile parce que j'ai appris des choses sur ce forum. Merci à vous tous de parfaire mon instruction. J'ai le choix entre vous et Star académie... Je vous ai choisi.

On peut s'instruire à peu prés de tout.
Sauf de la monotonie.

Chercher la vérité ?

Oups ! J'avais zappé la deuxième page. Je répondais au message d'Atil sur la page précédente.

DeMars a écrit:

On s'égosille à vouloir avoir raison et personne n'apporte rien de constructif.

Bien au contraire, même si comme la plupart des gens je me fais l’avocat de ce que je crois être valable je n’hésite pas à changer d’avis si les propos défendus par d’autres semblent plus "vrais" que les miens.

Ce que j'aime dans ta réponse est le verbe "semblent"... La connaissance trouve-t-elle sa force dans les apparences?

D’un autre côté, deMars, si tu as le choix entre deux chemins, vas-tu :

1- Choisir au hasard ?
2- Choisir celui qui te « semble » le meilleur ?
3- Choisir le bon ?

Moi, ce que j’aime dans cette discussion, c’est que tout le monde est heureux d’expliquer qu’en toute humilité, il se rangera toujours de l’avis de son interlocuteur si celui-ci a raison (= semble avoir raison = s’exprime mieux).

Ok, noble intention. Pas très honnête, mais que voulez-vous répondre d’autre ? Genre, non, moi je m’entête même si je suis certain d’avoir tort ? Le gens qui font ça (à peu près tout le monde, en vérité) ne le reconnaissent jamais.

La question intéressante serait plutôt : qu’est-ce que vous faites quand votre interlocuteur a tort suivant vos critères, mais refuse de l’admettre ? Est-ce que vous vous écrasez poliment ? Vous l’ignorez ? Vous le descendez par messages privés ? Vous l’attaquez sur la forme ? Vous admettez que vous avez certainement tort ? Vous argumentez jusqu’à épuisement ?

Imaginez un interlocuteur défendant une idée que vous estimez dangereuse pour l’humanité, genre « Hitler n’a pas fini le travail mais si on s’y met tous on peu fonder un quatrième Reich avec champagne pour tout le monde. » (Remarquez qu’exprimer cette idée est un délit en France, mais plaçons-nous dans le cadre d’un forum international hébergé aux US, par exemple) Allez-vous simplement le laisser s’exprimer ? Allez-vous admettre qu’il a peut-être raison et vous tort, avec vos convictions idéologiques comme quoi un génocide c’est pas beau ? Ou allez-vous vous battre bec et ongles pour que son message ne passe pas ? Allez-vous le laisser vous convaincre ?

Ornicar a écrit:

Allez-vous le laisser vous convaincre ?

Cela voudrait dire que si on écoute quelqu'un raconter des conneries pendant assez longtemps, on finit par le croire ?

Si on voit que ses arguments ne valent rien, alors on ne pourra jamais le croire.

Par contre si on continue d'argumenter avec lui pour critiquer ses idées, on l'empéchera peut-être de convaincre les autres personnes présentes.