se maîtriser

C'est très à la mode de se maîtriser, de lâcher prise etc ...

...et pourtant, j'ai de la peine à me convaincre qu'il n'y a pas danger à se maîtriser ou à lâcher prise sans autre.
Danger de refoulement, en tout premier lieu ... Ce qui mène droit au mur, au mur de l'obsession par exemple.
Maîtriser sous entend avoir le "pouvoir sur". Lorsque ce pouvoir se dirige sur autrui, c'est mal vu et à éviter (pour différentes raisons qui ne font pas l'objet du fil) . Mais prendre pouvoir sur soi me paraît tout aussi dangereux puisque cela passe par la négation de soi. Ce soi que l'on n'aime pas et que l'on ampute donc !
Après une amputation, il nous manque quelque chose, c'est basique


Comment vous arrangez-vous avec vos lâcher-prise et vos maîtrises de soi ?

... que rajoutez-vous pour ne pas tomber dans le piège du refoulement ?

L'humour, ma chère. Toujours l'humour, avec un peu d'auto-dérision pour éviter le piège du refoulement.
Sinon dans le cas extrême, la fuite côté jardin.

Le refoulement et la frustration apparaissent quand on cherche à se maitriser pour suivre une croyance morale.

Mais ce n'est pas refouler les choses qu'il faut faire mais les comprendre et les dépasser. Ainsi il n'y a pas de frustration.

Ainsi si on convaint un enfant d'abandonner ses jouets à cause d'une croyance religieuse, alors il sera frustré. Mais quand un enfant a atteint l'age adulte, il abandonne spontanément (et sans frustrations) ce smêmes jouets, car il a compris que ceux-ci ne lui étaient plus utile. Il a dépassé l'intéret pour les jeux.

Oublie un peu les croyances, Atil et vois du côté de la maîtrise qu'il faut avoir tous les jours. Par exemple lorsque ta mère te demande si tu as encore faim ( ou tout autre situation où l'amour maternel devient pesant) ou si ton fils te rabroue , ou quand ton voisin détrempe les godasses que tu assainissais à l'étendage, en arrosant ses fleurs ... ou quand un commanditaire annule un projet déjà bien avancé, etc ....


Pizza Man ... oui, l'humour est un bon bouclier (voir les exemples bûches ci-dessus) , mais parfois il est impossible de le manifester. Il faut alors mettre en place d'autres stratégies.

Pourquoi cherche-t-on à se maitriser ?
C'est ca la question.

On ne le fait pas du tout avec le même état d'esprit selon qu'on le fait par obligation morale, en serrant les dents, et selon qu'on le fait parcequ'on a appris qu'il fallait le faire.

Quand on veut empécher un petit enfant de faire une chose en ne lui donnant aucune autre explication que "tu le dois !", alors il a du mal à le faire. mais il y arrive bien mieux si on lui a donné une vraie explication.

Devoir se maitriser sans savoir réellement pourquoi, seulement parceque c'est un ordre, une coutume ou un précepte obscur, c'est frustrant. Mais devoir se maitriser parcequ'on sait pourquoi on doit le faire, alors c'est bien plus motivant.

Celui qui cherche à se maitriser sans savoir vraiment pourquoi n'arrétera pas de regarder ce à quoi il doit renoncer... et il sera tourmenté par le regret.
Celui qui se maitrise car ca fait partie d'une stratégie raisonnée pour attindre un but , il n'aura pas de regret. En effet il est trop concentré vers son but et sa stratégie pour avoir le temps de penser à ce qu'il doit abandonner.

Yop !
J'avais lu un enseignement y'a pas si longtemps que ça qui disait :

Citation :

«garde ta chaire comme un cheval et tu vivras en sécurité parce qu'à un
cheval on mesure sa nourriture, mais on ne mesure pas sa fatigue; on
lui met le mors pour qu'il marche à ta guise; on l'attache pour qu'il
ne fasse de mal à personne; on le loge dans un endroit grossier et on
le bat quand il n'est pas obéissant.

En fait, l'âme a le dessus sur le corps et doit lui faire faire ce qu'elle veut. À vous de gérer ce que vous voulez faire avec

Nous battons notre corps quand il n'est pas obéissant ?

Nan nan, c'pas à prendre au premier degré. En gros, si t'arrives à maîtriser ton corps comme on maîtrise un cheval, c'est à dire lui donner uniquement ce dont tu juges qu'il a besoin, alors tu peux arriver à te maîtriser

je prends la colère :

j'ai un tempérament sanguin, je m'énerve vite.
je fais quoi ?
je respire
je pratique un mudra des mains

j'accepte et je vois ma colère.
elle passe.

je ne la garde pas, je m'excuse si j'ai dépassé "les bornes des limites" (référence à la pub ;-D
elle n'est pas nocive si elle est évacuée.
elle permet aussi d'avancer !

Se maîtriser pour dépasser ses limites est du domaine de l'âme. Comme un contrat pris il y a longtemps de dépasser un certain état qui empêche l'évolution de se traduire. Plus d'une situation se prête à cette épreuve ; on le sent lorsque cette épreuve est primordiale, car elle revient encore et encore tant qu'elle n'est pas dépassée en commençant par y faire face courageusement. Qui n'a pas dans son jardin secret la liste de ces épreuves , celles qu'on a manquées ? Et on comprend alors pourquoi une autre épreuve nous est servie dans le même but même si elle est revêtue autrement. En même temps, il faut savoir lâcher-prise juste au bon moment pour que le miracle se produise parce qu'on a passé la barrière de ce qu'on croyait impossible à franchir. Lâcher-prise, c'est avoir la foi qu'on va y arriver.

La maîtrise de soi, prend toute une vie ! Et ce n'est pas par rapport à soi uniquement, c'est en vue de l'autre. Faut se méfier, cependant, à ce qu'une trop grande maîtrise de soi, ne nous fasse pas perdre, par rapport à l'autre, notre sincérité. Car on la perdrait aussi par rapport à soi-même ! 

La plus grande difficulté en ce qui me concerne est de comprendre où se situe un blocage pour pouvoir le dépasser. J'ai dit un blocage parce que j'ai l'impression que lorsque j'ai réussi à en surmonter un, il s'en pointe un autre plus tard. J'en ai peut-être plus que les autres !!!!

Une trop grande maîtrise de soi ferait perdre sa sincérité (rapport à soi ou aux autres confondu)? .. je ne vois pas comment ni pourquoi, pourrais-tu développer, Talia, parce que, encore une fois, mes rouages ne me mènent pas jusque là ...

Selon moi, c'est le contact avec le réel qui en prendrait un coup ... Ce qui mettrait les autres dans un immense lac d'abstraction, voire d'indifférence.

Marie-Danielle, je ne crois pas que le blocage suivant sorte tout cru du néant. Il se pourrait qu'il ait été caché par celui dont tu trouves la clé. Le premier étant évacué, le suivant peut se présenter au laminage.
Il se peut aussi que tu aies la clé, mais que cela ne suffisent pas : encore faut-il respecter le protocole d'ouverture et surtout faire le déménagement de ce qui encombre. Sinon, le blocage prend une autre forme et rebelote, tu penses être en présence d'un blocage tout neuf !

Marie-Danielle a écrit:

La plus grande difficulté en ce qui me concerne est de comprendre où se situe un blocage pour pouvoir le dépasser. J'ai dit un blocage parce que j'ai l'impression que lorsque j'ai réussi à en surmonter un, il s'en pointe un autre plus tard. J'en ai peut-être plus que les autres !!!!

C'est peut-être le même sous une autre forme ! Les blocages, en fait, sont des signes. Les laisser s'exprimer eux-mêmes.

cébé a écrit:

Une trop grande maîtrise de soi ferait perdre sa sincérité (rapport à soi ou aux autres confondu)? .. je ne vois pas comment ni pourquoi, pourrais-tu développer, Talia, parce que, encore une fois, mes rouages ne me mènent pas jusque là ...

Selon moi, c'est le contact avec le réel qui en prendrait un coup ... Ce qui mettrait les autres dans un immense lac d'abstraction, voire d'indifférence.

Qui dit maîtrise, dit restriction : dans ce que l'on pense et ne dit pas, pour de multiples raisons. C'est en cela que l'on risque de perdre un peu de sa sincérité avec l'autre, et cela commence par notre propre sincérité envers nous-mêmes !

cébé a écrit:

Une trop grande maîtrise de soi ferait perdre sa sincérité (rapport à soi ou aux autres confondu)? .. je ne vois pas comment ni pourquoi, pourrais-tu développer, Talia, parce que, encore une fois, mes rouages ne me mènent pas jusque là ...

Selon moi, c'est le contact avec le réel qui en prendrait un coup ... Ce qui mettrait les autres dans un immense lac d'abstraction, voire d'indifférence.

Se maitriser c'est s'empécher de délirer.
Donc ce n'est pas se couper du réel mais, au contraire, s'obliger à regarder le réel au lieu de se réfugier dans des illusions.

Si un alcoolique se maitrise pour arréter de boire, va-t-il pour cela perdre le réel de vue ? Ou , au contraire, cela vat-il lui permettre de retourner dans le réel ?

Un sportif qui cherche à se maitriser pour aller plus loin et battre des records ... va-t-il en sortir aigri et frustré ?

En fait ce n'est pas SOI qu'on cherche à maitriser. Au contraire : C'est SOI qui cherche à maitriser ce qui n'est pas soi.

Talia, je ne sais pas si tu parles bien de maîtrise, il me semble reconnaître le concept de frustration dans ton propos. Or, se maîtriser est justement faire en sorte qu'il n'y ait aucune frustration, même s'il y a restriction.

cébé a écrit:

Talia, je ne sais pas si tu parles bien de maîtrise, il me semble reconnaître le concept de frustration dans ton propos. Or, se maîtriser est justement faire en sorte qu'il n'y ait aucune frustration, même s'il y a restriction.

Bon. Parlons de loi, alors ! Si je ne me maîtrise pas : demain je fais un braquage d'une banque !

Maintenant, quand je me maîtrise, je me dis : j'économise, et je m'achète mon château en Espagne, dans 100 ans !

La loi me donne une restriction à partir de laquelle, je raisonne.

Et pour rejoindre, ce que dit Atil, je rentre dans un réel : le mien de n'avoir pas les moyens immédiats de m'offrir un château.

Ne confondons pas "se maitriser" (comme un sportif), et "se réprimer" (comme un ascète).

Ne confondons pas l'homme qui maitrise son cheval et celui qui le bat et le fait périr d'épuisement dans des épreuves inutiles et au-dessus de ses forces.

Ne confondons pas le chef d'état qui fait régner l'ordre dans son pays et le tyran fou qui mène son peuple par la terreur et l'oblige à faire des choses insensées qui détruisent l'économie du pays.

Maitriser c'est utiliser correctement sa machine.
Contrairement à celui qui la casse en la poussant au-dela de ses limites.

Se maitriser c'est bon pour se qui ont deja tout!C'est obligé de s'énervé en voiture par exemple!Quand tu es préssé et que tu tombe sur un typ qui vois que tu t'énerve et qui freine encore plus!moi en tout cas je l'ai traité de tout les noms d'oiseaux, ca c'est passé ce matin!

C'est donc que tu es incapable de te maitriser. Car rien n'est "obligé": L'homme possède un cortex préfrontal qui lui permet de choisir s'il va céder ou non aux pulsions des zones plus anciennes du cerveau.
Ceux qui ont déja tout peuvent se permettre de perdre leur controle. Mais ceux qui n'ont rien ont intéret à se controler s'ils ne veulent pas risquer de perdre leurs maigres possessions dans des actes inconsidérés.

Se maîtriser sous-entend une connaissance de soi qui nous éclaire suffisamment pour diriger nos actions vers les meilleures décisions pour soi. Se maîtriser signifie devenir maître de quelque chose ; ce n'est pas rien. C'est tout le contraire du laisser-aller. Je comprends cependant que pour certains, c'est un objectif à atteindre, pour d'autres, à ignorer totalement. La vie n'exige pas cette maîtrise à tout prix pour pouvoir fonctionner du moins correctement. On sait bien que tous n'obtiennent pas leur diplôme avec une mention excellente et que ça ne leur empêche pas de trouver un bon emploi. C'est la même chose pour la maîtrise personnelle. En ce qui me concerne, j'ai cessé de vouloir cette maîtrise à tout prix ; je suis la voie médiane.

Pareil!y'en a qui mérite pas que je me controle!exdr
pardon je suis bourré aujourd'hui!

horus quasar a écrit:

Pareil!y'en a qui mérite pas que je me controle!exdr
pardon je suis bourré aujourd'hui!

Tu l'as vraiment sur le coeur pour en parler à plusieurs reprises !

Repose-toi bien et viens en reparler demain pour voir si ton idée s'est un peu modifiée !