Nous avons tous en commun cette idée que l'homme est une entité complexe, que ses formes d'affirmations sont tellement nombreuses et différentes qu'une tentative de compréhension globale ne peut que tôt ou tard tomber dans des contradictions et ne faire que confirmer l'obscurité du sujet.
Il suffit de regarder nos congénères animaux pour observer quelle simplicité les guide, la plupart du temps: tout peut ici se résumer à la simple reproduction, sexuelle, par la nourriture, le repos, ou même le jeu qui n'est qu'une des formes par lesquelles l'on apprend la vie. Comparer à eux, nous paraissons tellement éloigné par notre existence que parfois nous sommes tentés de dire que nous ne faisons pas même partie de la nature.
Mais, ne pourrions-nous pas non plus nous résumer à peu de principes premiers, certes qui ont conduits à une existence infiniment plus évoluée, du moins si nous considérons cette vie comme plus évoluée, mais qui se résument à des choses des plus primitives?
Il y a une donnée indiscutable, c'est que pour que l'être soit, encore faut-il qu'il puisse se reproduire. Nous resterons ici dans le domaine du concrêt et n'aborderons pas le cas de "l'immortalité". Ainsi le principe fondateur de l'homme est sa capacité de reproduction. La question est maintenant de savoir, peut-on tout faire découler de la simple sexualité? Je vais éviter ici une inutile et ennuyeuse apologie de Freud, esseyons d'aller plus loin en marriant les notions déjà posées dans l'histoire et d'autres que nous pouvons développer.
Toute forme évoluée provient d'une forme primitive, sinon elle serait elle-même la forme primitive, convenons-en. Dans le mode de vie primitif humain, et sans dépasser outre mesure sur l'éthnologie ou autre science, la pulsion reproductive est constemment présente: on n'a pas envie de se reproduire une fois et ensuite plus jamais, d'où forcemment une compétition pour les femmes va se produire. Seuls les plus forts triompheront, et c'est seulement avec les plus forts que les femmes se reproduiront (leur désir de reproduction passant par être accouplé avec le/les meilleurs pour avoir la meilleure progéniture). De l'instinct reproductif découle alors nécessairement la volonté de puissance qui y puise sa source.
Tout ceci ne nous rappellerait pas d'une certaine manière nos rapports actuels quand à la reproduction? D'une manière assez éloignée certes, mais toujours présente (drague, muscle, etc. les exemples ne manquent pas). Et cette volonté de puissance, n'est-elle pas toujours présente, dans toutes nos actions, nos passivités? Le lien peut-être direct ou même très éloigné, il sera toujours là, même le désinterressement le plus sincère en fait partie: faire une action désinterressée a une haute valeure morale: c'est être bon, et être bon s'est s'élever, c'est prendre une influence sur la ou les personnes à qui ont fait "gratuitement" don d'un peu de soi.
Mais la question qui peut se poser maintenant est, y a-t-il un intérêt à un principe si réactionnaire? Qu'à-t-on à gagner à ne se penser que comme des hommes de pouvoir en puissance? Peut-être à servir les plus hautes valeurs humanistes? Car si les hommes crées des sociétés de par leur incapacité à s'affirmer seuls face au monde, en comprenant dans sa globalité le principe de fonctionnement de ces dernières, il devient alors beaucoup plus aisé d'imaginer un projet de société, un monde dans lesquel les rapports humains tendraient de plus en plus vers le progré optimum, sans toutefois jamais l'atteindre parfaitement il est vrai. Si l'on sait comment marche une société, on peut alors penser ce qui lui conviendrait le plus. L'intérêt particuliers sert alors l'intérêt général.
Léna Stebal