Pierre Teilhard de Chardin (1881 - 1955)

Le 10 avril 1955 mourait ce grand homme que fut Teilhard de Chardin.
Il y a donc 50 ans aujourd'hui.

Mais qui donc le connaît, autrement que par la sonorité un peu spécial de son nom?

Petite biographie :

Né le 1er mai 1881 en Auvergne, au château de Sarcenat, Pierre Teilhard de Chardin est le quatrième enfant d’une famille catholique de onze enfants.
Comme la plupart des enfants, il s'intéresse très tôt aux pierres et aux sciences naturelles.
Il fait le collège chez les jésuites et continue dans la lancée en intégrant un noviciat de cet Ordre pour devenir prêtre. Il est ordonné en 1911 en Angleterre, lieu d'exil pour les jeunes étudiants jésuites, la Compagnie de Jésus ayant été interdite en France sous la 3ème République.
Entre temps, il passe trois années en Egypte de 1905 à 1908 pour accomplir "sa Régence" en enseignant la physique et la chimie. En 1912, il rejoint le laboratoire de paléontologie du Muséum d'Histoire Naturelle de Paris où il fait ses premiers pas de chercheur en paléontologie humaine en travaillant sur des fouilles à Altamira en Espagne.
Pendant la guerre de 14-18, il refuse d'être aumonier, voulant rester plus proche des hommes de son régiment de tirailleurs. Il est infirmier-brancardier. C'est dans ce cadre pour le moins dramatique que va éclore sa pensée philosophique.
Il reçoit pour sa conduite courageuse et généreuse plusieurs citations, la Médaille Militaire et la Légion d'Honneur.
De retour à Paris, il obtient trois licences de sciences naturelles : géologie, botanique et zoologie. Devenu maître de conférence à l’Institut catholique de Paris, il passe son doctorat en 1922. Il soutient sa thèse de paléontologie intitulée Les mammifères de l'Éocène inférieur dans laquelle il affirme déjà l'accord possible entre la science et la foi.
En 1923 il découvre la Chine au travers d'un laboratoire affilié au Muséum de Paris.
Teilhard écrit plusieurs textes dont "la Messe sur le Monde", dans le désert. Il reprend l'année suivante ses cours à l'Institut Catholique et un cycle de conférences pour les étudiants des grandes écoles. Un texte de réflexion sur le "péché originel" adressé à un théologien, à sa demande, à titre personnel, est mal compris. Son Ordre lui demande d'abandonner son enseignement à l'Institut Catholique et de poursuivre ses recherches géologiques en Chine.
Commence alors pour lui des années d'exil qui le mènera de la Chine à New-York, en passant par l'Ethiopie, l'Afrique du sud, la Rhodésie,la Birmanie, Java en vrac et j'en passe, avec de très brefs séjour de santé en France.
En Chine il est co-découvreur avec Breuil en 1931 du Sinanthrope (Homme de Pékin).
De 1939 à 1946, il est bloqué en Chine par la deuxième guerre mondiale, mais continue ses travaux et surtout une très abondante correspondance avec une quantité d'amis à travers le monde.
Reconnu partout et tous les spécialistes universitaires, philosophes, scientifiques comme un éminent scientifique, il n'est toutefois toujours pas reconnu par sa hiérachie qui lui refuse toujours la publication de ses oeuvres philosophico-religieuses, jugées dangereuses. Il obéit simplement, voulant privilégier la fidélité à son Ordre, mais il continue d'écrire abondament et confie ses écrits par testament à sa secrétaire Jeanne Mortier qui les publiera à titre posthume de 1955 à 1976.
En 1951 il s'installe à new-York, définitivement, où il meurt le jour de Pâques, d'une hémorragie cérébrale alors qu'il est en visite chez des amis. Une année auparavant, il avait confié lors d'un repas au Consulat de France qu'il souhaitais mourir le jour de la Résurrection !




« ..Pierre Teilhard de Chardin est mort en 1955. Des monts d'Auvergne aux gratte-ciel new-yorkais, des tranchées de la Première Guerre mondiale à la Chine occupée par les Japonais, des falaises anglaises aux rives de la Mer Rouge, des forêts d'Asie aux collines d'Afrique du Sud, ce jésuite n'avait rien ignoré de ce qui était humain. Géologue, il avait pris au sérieux les travaux de ses collègues sur l'évolution du vivant et s'était intéressé aux traces de nos premiers ancêtres. Religieux et mystique, il avait vécu son engagement au sein de la Compagnie de Jésus avec une fidélité sans faille, malgré les sanctions dont il a été l'objet. Aventurier, il avait partagé la vie de la Croisière Jaune et celle de Henry de Monfreid. Il n'avait jamais cessé de chercher à unir sa quête et son intelligence de Dieu, avec son amour pour les hommes et les femmes de son temps. Cinquante ans après sa disparition, a-t-il encore quelque chose à nous dire ? Moi-même religieux, engagé dans le monde des sciences et des techniques, invité à répondre à cette question, je ne me suis pas tant intéressé à ses idées et à leur diffusion durant la seconde moitié du XXe siècle qu'à la vie même du jésuite : c'est l'homme, le phénomène Teilhard, pourrais-je dire, que j'ai ainsi découvert. Avec sa noblesse et son intelligence, son courage et sa générosité ; avec ses craintes aussi et ses hésitations, ses troubles et ses erreurs. Et si je savais déjà que ce gentilhomme de Dieu était de la trempe des géants, j'ai découvert en lui un grand frère sur les épaules duquel il fait bon se jucher ! »



                                   Extrait de la postface de Jacques Arnould dans son livre ‘Teilhard de Chardin'
  
Géologue, paléontologue, prêtre jésuite, Pierre Teilhard de Chardin a été avant tout un inlassable chercheur. Il est l'un des premiers à avoir proposé une synthèse de l'Histoire de l'Univers telle qu'elle nous est généralement expliquée aujourd'hui par la communauté scientifique. Sa vision, présentée entre autre dans Le Phénomène Humain, est conçue autour du thème central de l'évolution. Il a notamment développé le concept de "noosphère", enveloppe pensante autour de la Terre, et explicité le phénomène de planétisation auquel nous assistons. Il est resté tout au long de sa carrière scientifique internationale en contact avec le Muséum National d'Histoire Naturelle qui accueille sa Fondation.
 

pour en savoir plus

Et si on parlait un peu de la noosphère ?

Pourquoi pas!

... c'est toi qui commence --9

Le Net est un peu la concrétisation de l'idée de noosphère, je pense ?
 

J'ai l'impression que tout ce qui est langage est inclu dans la noosphère.

Pour répondre en partie, ou plutôt pour préciser un peu ce qu'est la noosphère, il faudrait commencer par savoir d'où vient ce mot:

ce mot vient de la racine grecque "nòos - noûs " qui contient un très vaste programme : faculté de penser, intelligence, esprit, âme, disposition de l'âme, volonté, désir ......



Voici un extrait d'un article de Bernard Sessé, " Pierre Teilhard de Chardin, prophète de la mondialisation qui explique un peu la pensée de T de C sur la question :

La Noosphère


L'Evolution ne s'arrête jamais. De l'oiseau à l'avion, du poisson au sous-marin, pourquoi méconnaître qu'il y a "des analogies vitales"? Par ces exemples éloquents, Teilhard démontre le travail ininterrompu de l'évolution biologique, moteur de l'innervation du monde. Bien avant les progrès spectaculaires des télécommunications, qui accélèrent la mondialisation, il en décrit les manifestations, pour réfuter:


l'absolue coupure que nous mettons sans cesse entre le naturel et l'artificiel. [...] C'est sous l'influence du même et néfaste présupposé que nous regardons depuis des années, sans comprendre, se former sous nos yeux l'étonnant système des routes terrestres, marines et aériennes, de voies postales, de fils, de câbles, de pulsations éthérées qui enserrent chaque jour davantage la face de la Terre. "Communications d'affaires ou de plaisir que tout cela, répète-t-on; établissement de voies utilitaires et commerciales..." Non point, dirons-nous; mais, plus profondément que cela, création d'un véritable système nerveux de l'Humanité; élaboration d'une conscience commune...

Teilhard en vient alors - suivant les progrès de l'Hominisation, et considérant "la mystérieuse enveloppe vivante qui a pris naissance à l'aurore des temps géologiques autour de notre unité stellaire" - à lui donner une dimension et une signification nouvelles. La découverte de ce qu'il appelle la Noosphère semble le remplir lui-même de stupeur et d'émerveillement:

Eh bien, ce que nous proposons ici, malgré ce que cette vue peut avoir, au premier abord, de démesuré et de fantastique, c'est de regarder l'enveloppe pensante de la Biosphère comme étant de même ordre de grandeur zoologique (ou si l'on veut tellurique) que la Biosphère elle-même. Plus on la considère, plus cette solution extrême paraît la seule sincère [...]. Et ceci revient, d'une façon ou d'une autre, à imaginer, au-dessus de la Biosphère animale, une sphère humaine, la sphère de la réflexion, de l'invention consciente, de l'union sentie des âmes (la Noosphère, si l'on veut).

oui oui ... un copier-coller .. quelle honte! --15
..... mais pourquoi tenter d'expliquer longuement avec mes pauvres mots ce qui est ci-dessus simple et limpide ? --27

mais le net n'est il point la fuite d'une conscience collective ????

Disons que le Net est trop décentré, trop anarchique. Il est une noosphère désorganisée. Il est comme un organisme sans cerveau pour le diriger.

Mais à vrai dire la phytosphère-zoosphère (spère de la vie végétale et animale) est pareille : Elle s'organise d'elle-même sans avoir de centre de commandement.
Par contre la sphère des hommes connait des -centres de commandement : les gouvernements politiques et les responsables religieux.

Je remarque une chose : chaque sphère contient de l'information qui circule ainsi que des parasite dans cette information.
Ainsi dans la sphère de la vie biologique, l'information circule sous forme de gènes en ADN. Et ceux-ci contiennent des parasites : les virus.

De même la noosphère, dans sa version humaine, contient de l'information : les pensées (pouvant être traduites en paroles ou en écrits). Les gènes de la pensée existent : on les appelle les "mêmes" ou "mimêmes" (idées qui se propagentr de cerveau en cerveau par copies). Certains mimêmes peuvent aussi être considérés comme des sortes de virus (les idéologies et le spréjugés par exemple).
Et dans la version électronique de la noosphère, ce sont des virus informatiques que l'on trouve.
Même dans la version "papier" de la noosphère (les idées qui circulent par courrier postal)on trouve des virus qui se recopient et se propagent . Exemple : le schaines du genre "st Antoine" (existant aussi dans les emails).

C'est étrange de comparer la noosphère à internet...remarque que la "couche pensante" est peut être le dénominateur commun à ces 2 choses la.Et dans cette mesure internet serait mieux ho que dis je extraordinairement mieux que la notion de noosphère proposé par T de C pourquoi ?

Les connaissances des un sont accessibles en un temps record.Contrairement a la vision d'Atil sur le net,je trouve que celui ci est beaucoup plus organisé qu'on ne le croit.Il y a des portails d'informations communes,des moteurs de recherche indexant sans cesse de nouvelles pages,des filtrages en permanence et bien sur une technologie tendant vers une standardisation universelle comme support d'expression : hmtl,xml,codage ascii,javascript,standart video, audio etc...

Mais cet "extraordinaire" noosphere electronique virtuel n'en est pas vraiment un.
Il est le support et l'expression de la noosphere humaine et rien d'autre.

Et si on m'annoncerait qu'une intellingence artificielle comme ca issue du net invente une melodie ou un autre truc...ca laisse rêveur.