Ce matin, je me réveille avec ce mot à l'esprit : la Joie.
Non, je ne suis pas spécialement nageant dans le bonheur, ni n'ai de grandes souffrances actuellement, mais je me suis rendu compte que j'étais en permanence dans la Joie.
Presque tous ici sur ce forum savent que je suis chrétienne, engagée, pratiquante .... ils ne seront donc pas étonnés que je développe ainsi ce concept de Joie.
La Joie m'habite donc en permanence, et aussi loin que je me souvienne il en est ainsi dans les moments de pur bonheur comme dans ceux qui me furent très difficiles.
Parfois cette Joie se parfume au plaisir intense, à l'allégresse, à la sérénité ou à l'étonnement, etc ..... parfois elle se décline en tristesse, en deuil, en affliction et même en angoisse, etc ...
Parfois elle s'accompagne comme pour tout le monde de grands éclats de ravissement ou de rire de bonheur et parfois, ce sont les pleurs, la peur, la déprime qui l'accompagnent.
On prétendra que je suis optimiste de nature, et voilà l'explication de cet état de Joie permanente, d'autres diront que je n'ai pas encore été secouée par un malheur majeur, mais je m'inscris en faux devant ces arguments: je ne suis pas en train de parler de résilience ou de gestion des événements.
Je ne prétends pas moi-même que cette Joie est réservée à la Foi qui m'a été donnée et que je cultive, et qu'elle est donc spécifique à l'état de chrétien .... Je crois fermement qu'il est possible de ressentir cette Joie spéciale telle que décrite en n'étant pas spécialement croyant. Mais je pense qu'elle naît de l'Esprit qui transcende notre nature humaine.
Je crois que chacun d'entre nous qui connaît cet état de Joie est en train de goûter une parcelle de l'Esprit ( en un autre mot, de Dieu Lui-même).
Qu'il le veuille ou non — et pour certains c'est si dur à avaler qu'ils le nient de toute la force de leur intellect, si possible avec moult sarcasmes pour étourdir ou s'étourdir .... — l'Homme est par nature en besoin de Dieu .... Qu'il le veuille ou non, et qu'il Le nomme autrement, c'est pareil au même.
Cette Joie qui l'habite, si elle l'habite, lui dit que rien n'est perdu, que la Vie est plus forte que la mort (et son cortège de souffrances), que le néant ne l'engloutira pas, que ce qu'il vit en terme de pertes, il le retrouvera d'une manière ou d'une autre.
Chez le bouddhiste, cela se reconnaît dans le sourire du Dalaï Lama, chez les musulmans, ce sont les soufis qui s'approcheront le mieux de cette Joie, je crois, chez l'athée, peut-être est-ce le fait de continuer à vivre sans céder aux appels de l'anéantissement mais en aimant les siens y compris à son détriment; pour l'esclave, c'est la découverte d'un bien propre, sa liberté intérieure, pour le maître, c'est le service, etc.
Cela se manifeste, chez moi en tout cas, par une musique intérieure et permanente, en mode fff, mf ou ppp selon les événements qui me traversent ....
La Joie est musique, elle est fille de l'Espérance.