« Savez-vous qui a composé la « Symphonie Héroïque » ?
- Mais bien sûr, c’est Beethoven, en 1803.- O innocent !
Si ce Beethoven a vraiment existé (car rien n’est moins sûr), il en a fait, peut-être ! une infime partie, bien que les érudits soient loin de s’accorder pour décider laquelle exactement.
Le véritable auteur en est un musicien anonyme et médiocre que nous appellerons l’éditeur, celui qui a fait paraître cette symphonie dans sa forme actuelle, au début de notre siècle, et qui a réussi la prouesse, à force de plagiats, de l’attribuer à un génie tel que Beethoven, à moins qu’il n’ait, l’infâme, purement et simplement inventé Beethoven (c’est une hypothèse, en tout cas, qu’on ne peut écarter du revers de la main).
Car, voyons : les deux formidables accords du début, représentant à eux seuls une introduction à part entière, sont de Haydn.
Le fameux thème héroïque qui suit a été volé de Mozart : pour corroborer notre affirmation, voyez d’ailleurs si ce thème ne ressemble pas, justement, à celui de l’entrée de « Bastien et Bastienne » de Mozart.
Puis l’exposition avec ses longs crescendo et decrescendo si typiques d’un Rossini ont sûrement été conçus par ce dernier, voyons !
Et le développement qui suivra, avec ses longs accords sur les cuivres, là c’est sûrement l’œuvre de Richard Wagner.
Première accalmie après cette débauche d’énergie, et le deuxième thème lyrique avec l’inégalable chaleur sur le contrepoint des violoncelles, c’est Brahms qui est passé par là ; et ainsi de suite jusqu’à la fin du premier mouvement, qui sera de nouveau bouclé par Haydn sur les deux mêmes accords du début.
Le deuxième mouvement est-il intitulé « Marche funèbre » ? Qu’à cela ne tienne ! C’est Chopin, grand spécialiste de cette forme, qui en a conçu le thème musical.
Plus loin, la longue fugue qui exprimera toute la tristesse universelle, c’est Bach. C’est une fugue, donc c’est Bach ! C.Q.F.D.
Passons sur ce qui suit, qui doit être plein d’interpolations de cet inqualifiable éditeur (que nous appellerons, faute de la connaître, E), qui d’ailleurs en a infecté toute la symphonie, ainsi que de ses suppressions, gloses, altérations, répétitions… Car seuls les imbéciles voient dans cette symphonie un chef-d’œuvre de l’esprit humain, d’une prodigieuse beauté et unité : une étude plus attentive montrera clairement toutes les incohérences de cet éditeur peu inspiré qui, malgré ses prouesses dans l’art du plagiat, n’arrive pas à camoufler ses rapiéçages, voire ses rafistolages et ses contradictions.
Venons en au dernier mouvement.
Là, il y a une cavalcade sûrement écrite par Von Suppé, célèbre protagoniste de la chose.
Meyerbeer a sans doute composé la partie andante majestueuse qui suit (ah ! ces cors !). Et le sublime passage où l’on veut nous faire croire que Beethoven rappelle l’être mortel à plus de modestie (long dialogue en croches, entre les violons et les bois, précédant l’explosion finale), qui croyez-vous l’a écrit ? (Question à 25 euros !)
Réponse :
« Albinoni le mélancolique ».
Vous avez gagné ! »
- Qu’est-ce qui vous prend ? me dira-t-on.
Suite et auteur de ces élucubration:
- Spoiler:
Vous promettez de parler du Pentateuque, et vous voilà embarqué sur Beethoven !
- Mais si, c’est du Pentateuque que je parle.
Car ce que j’ai imaginé sur la « Symphonie Héroïque », et qui est tellement absurde qu’il ne peut que provoquer l’hilarité générale et des rires inextinguibles, est bel et bien arrivé, c’est une image, bien en deçà de la réalité, des élucubrations des exégètes modernes, depuis le siècle dernier, sur le Pentateuque, (et, dans une certaine mesure, sur bien d’autres livres de l’Ecriture).
En effet, la réalité dont cette image n’est que l’ombre est beaucoup plus riche.
Georges Habra
La Foi en Dieu incarné
tome 1 Justification rationnelle
cité dans http://jesusmarie.free.fr/georges_habra.html
PS de cébé : je place ceci en musique pour bousculer les esprits formatés.