Les heures vont mourant sans stupeur ni surprise,
Le jour, l’année aussi que nous fêtions pourtant
Il y a peu. Pourquoi cette caresse au temps
S’il ne reste à la main que poudre, que feintise ?
Sur la route glacée que la nuit néantise,
Quelque ombre bouge encor mais son pas hésitant
Se perd et s’oubliera quand un jour égrotant
Salira l’horizon de sa trace indécise.
J’ai poussé le volet contre le mur. Pourquoi
Faut-il former un jour le funèbre charroi ?
J’espère le soleil, l’aube, l’aurore rose,
Dont les doigts délicats ont charmé les Anciens,
Le reflet safrané que le matin dépose
Sur tout ce qui sera quand nous ne serons rien.
28 déc. 09
Musiques