Fiat lux ! Je compare la conscience à la lumière. Car c’est une lumière puisqu‘elle « éclaire ». C’est une puissance de signifiance ou d’intelligence des choses.
Chez l’homme il s’agit d’un continuum allant du plus clair au plus obscur, du plus signifiant au moins signifiant. C’est une lumière en dégradé.
Le plus clair est celui de la conscience pure ou intelligence en soi, le niveau où tout s’explique, se définit, se nomme précisément, se situe dans un corpus de concepts etc..
On ne parle pas de « machin » de « chose indéfinissable » de « truc qui ne s’explique pas »
Les « objets » sont « pensés » et qui plus est dans ce qu‘ils ont d‘universel, c’est-à-dire de vrai pour tout le monde, en tout temps en tout lieu et en toutes circonstances. C’est la pensée scientifique par excellence.
Le carré de l’hypoténuse ne se discute pas, c’est valable en Chine, en France, au Pôle nord, sur Mars, et dans tout l’univers. Bien sûr si nous prenons en compte la courbure de l’espace temps de la relativité, on pourra bémoliser la formule, mais on le fera de façon explicite, maîtrisée, en l’intégrant dans une équation qui de nouveau sera vraie pour tous.
Le niveau intermédiaire est celui de l’émotion. La conscience est plus diffuse, plus vague, moins signifiante ( son intensité n’a rien à voir avec la signifiance). C’est le niveau de l’évaluation qualitative, laquelle est évidemment très relative et subjective.
Sentir une chose, ses vibrations, l’impression qu’elle évoque en nous; c’est une certaine façon de la comprendre mais de façon très imprécise. Tantôt on dira qu’elle est ceci, tantôt cela, avec de « Euh.. » des « j’ai l’impression de, il me semble que.. » dont on ne peut jamais être sûr.
On ne fait pas de mathématique ou de philosophie uniquement en « sentant » la conscience intellectuelle doit nécessairement intervenir. C’est aussi vrai dans le domaine du vécu, du relationnel, etc.… S’il y a de « l’intelligence du coeur » c’est qu’il y a de l’intelligence tout court. Le cœur a besoin de la raison.
Le niveau le plus basique est celui de la sensation. La conscience se limite à percevoir des informations très peu signifiantes en elles-mêmes bien qu’elles puissent être parfaitement identifiées, comparées, classés etc.… On ne confond pas le goût de fraise avec celui de sardine à l’huile, on différencie le sucré, l’amer, le salé, l’acide, mais ces choses n’ont pas, en elles-mêmes, de SENS philosophique ou ontologique . Pourquoi le salé est-il salé ? Quelle est sa définition en compréhension ? Etc..
La science fournit des réponses c’est à dire le niveau supérieur de la conscience. Si l’homme ne fonctionnait qu’au niveau des sensations, il ne saurait rien du salé et du sucré et se bornerait à de stupides constats.