Et si tout simplement la poésie faisait peur ? Ou pire encore si le simple fait de déclarer qu’on aime la poésie, risque de nous rendre ridicule ?
Je ne crois pas que ce soit un désintérêt typiquement Français, en Espagne quand on lit de la poésie, c’est plus Quevedo ou Garcilaso de la Véga que Baudelaire.
Et puis, traduction n’est – ce point trahison ?
Nadi puede ser dichoso,
Señora, ni desdichado,
Sino que os haya mirado
Porque la gloria de veros
En ese punto se quita
Que se piense mereceros
Asi que sin conoceros
Nadi puede ser dichoso
Señora, ni desdichado
Sino que os haya mirado.
Nul ne peut se dire heureux
Madame, ou malheureux
Tant qu’il n’aura pas croisé votre regard
Car la gloire de vous voir
Fait qu’à cet instant n’existe plus le doute
Tout l’espoir est de vous mériter
Alors que sans vous connaître
Nul ne peut se dire heureux
Madame, ou malheureux
Tant qu’il n’aura pas croisé votre regard
J’ai essayé de traduire ce petit sonnet. Je ne suis pas sûr que ce soit la même musique des mots.