Sarraute, Nathalie (1900-1999)

Nathalie Sarraute © Ministère des Affaires étrangères de France

Nathalie Sarraute cherchait à délivrer le romancier du sujet, et ainsi à saisir ne serait-ce qu'une parcelle de la réalité brute. Non pas que ses romans soient dépourvus de sujet, mais le seul qui l'intéressait, et qu'elle a nommé tropismes, ce sont les tout petits mouvements intérieurs — ou extérieurs, corporels — que nous faisons quand nous sommes en relation avec les autres. Autrement dit, qu'est-ce qui se passe en nous, quand nous sommes en compagnie des autres ? Elle avait aussi l'habitude dire qu'elle n'établissait pas de distinction entre ses romans et la poésie. Non pas qu'elle prétendait écrire des poèmes, mais pour indiquer (d'une façon quelque peu ludique) que le langage n'est jamais fermé, solide, établi.

Nathalie Sarraute est associée (quoique de loin) au mouvement littéraire dit Nouveau Roman. Alain Robbe-Grillet, Marguerite Duras, Claude Simon, Michel Butor. Eux aussi rejetaient le sujet balzacien, et s'attachaient… On ne sait trop à quoi ; au monde des objets, au fond. Et à ce qu'on appelle l'inter-texte : la relation qu'un roman entretient avec les autres romans, mais aussi avec les œuvres picturales, par exemple. Mais pour Nathalie Sarraute, il s'agit avant tout de reconstruire le petit choc éprouvé pour la première fois, lorsqu'enfant, nous associons pour la première fois les images du monde et les mots.

Natalia Ilyanova-Tcherniak est née à Ivanovo-Voznessensk et a vécu alternativement avec son père en Russie, et avec sa mère en France, où elle se fixe en 1909. Après des études d'anglais, d'histoire, de sociologie et de droit, elle épouse l'avocat Raymond Sarraute en 1925 ; ils ont trois filles. Elle pratique le droit jusqu'en 1941, puis elle se consacre exclusivement à l'écriture. Elle publie consacrera la dernière partie de sa vie à donner de nombreuses conférences, surtout dans les université, dans le monde entier. Elle aimait particulièrement discuter de sociologie et des questions éthiques avec les étudiants.
 

Quelques œuvres importantes de Nathalie Sarraute.

1939 Tropismes
1948 Portrait d'un inconnu
1953 Martereau
1956 L'Ère du soupçon (essais critiques)
       De Dostoïevsky à Kafka
       L'Ère du soupçon
       Conversation et sous-conversation
       Ce que voient les oiseaux
       Paul Valéry et l'Enfant d'Éléphant
       Flaubert le précurseur
1959 Le Planétarium
1963 Les Fruits d'or
1964 Le Silence
1966 Le Mensonge
1968 Entre la vie et la mort
1970 Isma, ou Ce qui s'appelle rien
1971 Ce que je cherche à faire (conférence)
1972 Vous les entendez ?
1975 C'est beau
1976 « Disent les imbéciles » (théâtre)
1978 Elle est là
1980 L'Usage de la parole
1982 Pour un oui ou pour un non
1983 Enfance (autobiographie)
1989 Tu ne t'aimes pas
1995 Ici
1996 Roman et réalité (conférence)

 

Gilles a écrit:

Nathalie Sarraute cherchait à délivrer le romancier du sujet […]

Et le sujet n'intéresse personne, semble-t-il !

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Le sujet devrait intéresser, pourtant ... au moins ceux qui ont des concours à passer
... c'est typiquement un sujet de connaissance générale, mais j'avoue que personnellement je ne connais pas trop cette dame.
Merci de nous la faire connaître .....
... en fait, nous pouvons lire le sujet, sans avoir de commentaire à faire, puisque tu nous fais de cette auteure une trè bonne fiche de lecture.

Parmio ses titres, il y en a un ou deux qui pourraient pourtant m'interpeler ..... pourrais-tu m'en dire plus ?

Le silence
Le mensonge
Isma, ou Ce qui s'appelle rien
... pour commencer