Foule

Foule

Multiplicité des corps inaccessibles
Des visages
Des formes
Débauche de couleurs
Eclats de voix, de rires,
Eclats de joies ou de colère
Eclats toujours lointains
Qui ratent ce qui n’est pas leur cible : mon cœur

Foule
Qui traverse comme une ombre mon indifférence
Foule que je traverse
Absente
Portant le masque
Et foulant de mes pas la vieille solitude
Ombre
Parmi les ombres hypocrites

Voir plus loin, quelques fois
Lever les yeux au ciel

Foule
Où aimer le prochain comme soi-même
Relève des légendes
Confine au désespoir
Exhorte lucidement à rire


Foule peuplée de corps solides
De milliers d’indifférences
Electrons libres qui piétinent du vide

Foule
Infranchissable où
L’exception qui n’est pas règle
Inspire parfois les miracles

Un regard se détache
Un fil
Le mystère du lien
Ténu

Et me voici soudain reconnue
Reconnaissant moi-même

Et nous voici
Comme deux anges
Au lieu des Origines

Lubie

Merci de partager tes états en poésie.

J'ai bien ressenti ce curieux sentiment de solitude qui peut naître de la foule!

Le petit trait final ressemble à du génie

Ce texte raconte à mon sens une rencontre décisive dans ta vie, c'est le cas ?

disciple a écrit:

Ce texte raconte à mon sens une rencontre décisive dans ta vie, c'est le cas ?

Bonjour Disciple,
non pas exactement ! Il renvoie plutôt à une expérience qu'il m'arrive parfois de faire et qui me donne le sentiment qu'il n'y a rien à dire avec certaines personnes comme si l'on se comprenait sans avoir à parler. Comme si l'on venait du même monde, faits dans le même moule. Cela est très exceptionnel bien sûr mais c'est merveilleux. Un regard suffit alors pour se comprendre et transcender l'espace et le temps !
Ce sentiment m'a fait écrire la chose suivante que je te livre : l'intelligence est cette formidable aptitude à faire des liens dont les plus savoureux passent par le regard.

Connais-tu ce sentiment ?

Lubie