Tous les moyens ne sont pas bons

Dans l'excellent film «The Last Supper» 1995 (Le Dernier Souper) de Stacy Title, on pose une question qui porte matière à réflexion, notamment sur les moyens non-violents dont on peut user afin d'améliorer une situation...

Donc, par-exemple dans le film on pose la question suivante à un type :

Si vous remontiez dans le temps, juste avant qu'Hitler soit au
pouvoir, que feriez vous, sachant toutes les horreurs qu'il s'apprêterait à commettre ?

Et le type répond en gros : je ne l'aurais pas tué...

Je l'aurais confronté sur son propre terrain en lui posant les bonnes questions, je l'aurais poussé jusque dans ses retranchements pour l'obliger à se remettre en question, et ce, dans le respect des règles de la discussion.


On dit parfois que tous les moyens sont bons, tant qu'il n'y a que les résultats qui comptent, mais c'est une erreur, de la même façon que celui qui se croit investit d'une mission afin de se faire justice ou celle des autres.

Le plus sage serait, justement, de poser les bonnes questions en poussant l'autre dans ses retranchements pour l'obliger à se rétracter, si tant est que la démarche est purement honnête.

Citation :

... si tant est que la démarche est purement honnête.

Serait-ce une condition sine qua non d'une approche non-violente des conflits ?

Sinon, ce que je vois, dans ton exemple, Pizza Man, c'est la volonté d'agir de la personne, plutôt que de réagir viscéralement.
Ceci dit, je pense qu'il lui faut une bonne dose de savoir faire au niveau rhétorique .. ou alors être un manipulateur de première.


***** modéré *****

À vrai dire, j'ai pas trop eu le temps de réfléchir profondément à la question. Après avoir vu ce film, j'ai senti que ce n'était pas bête comme interrogation. Et puis je ne vois pas où se situe la manipulation...

À mon sens, discuter en posant des questions à l'interlocuteur pour lui permettre d'aller plus loin dans son raisonnement, afin qu'il puisse se rendre compte s'il est dans l'erreur, n'a rien d'une démarche manipulatrice.

Poser des questions pour amener l'autre à formuler une vérité dont il n'a pas conscience, c'est ce qu'on appelle la maïeutique. Et cet art d'accoucher les esprits c'était la méthode de Socrate. C'est ce qu'on appelle l'ironie socratique.
"The last Supper" est certes un excellent film mais le prendre pour exemple dans un sujet sur les moyens non-violents, c'est un peu fort de café ! Les personnages sont superbement monstrueux !!!!!

Ce n'est pas le film que je cite en exemple, c'est la réponse d'un personnage auquel on pose une question au sujet d'Hitler. Sa réponse consiste en soi, à une méthode non violente.

Lubie, c'est moi qui accole le concept de non-violence à l'exemple donné par Pizza Man. Je n'ai pas vu le film.


Pizza Man, il y a des manipulations qui sont positives, je pense. Lorsque la personne qui manipule le fait pour le bien commun (ou celui de la personne qu'il a en face de lui) et non pas dans un but égoïste.
Dans le cas cité, si une personne était arrivé à manipuler Hitler afin d'éviter un massacre, ça aurait été un exemple d'une manipulation positive. Ou autre dénomination.

Oui, la «manipulation positive» on appelle ça la diplomatie.

... ou l'influence, peut-être ?

Bon, moi j'ai vu ce film qui est dans la même veine que "petits meurtres entre amis" ou "very bad thing" : humoir noir et décalage ironique à foison !!!!
Dans le passage cité Pizza Man, ce qui peut-être intéressant c'est d'observer la mise en abyme. Cela permettra d'apporter quelques éléments de réponses à propos de la question socratique :est-elle ou non un bon moyen ?
Finalement, ce que propose le personnage - la question pour faire accoucher la vérité - c'est la même chose que ce que fait le groupe de copains. On pose des questions, on pousse l'autre dans ses retranchements, on observe ses réponses et "la naissance" de sa vérité.
Le personnage face à Hitler utilise un moyen avec une ambition noble et humaniste. Les protagonistes utilisent le même moyen dans une ambition à la source noble et humaniste mais très vite détournée et devenant monstrueuse. Selon les réponses ils décident ou non d'empoisonner leurs victimes puis, si mes souvenirs sont bons, de les enterrer dans leurs plants de tomates !!!
Cela m'amène à remarquer que le même moyen peut être bon ou mauvais en fonction du résultat. C'est la finalité qui justifient alors la "bienveillance" du moyen.
Enfin, c'est comme ça que je vois, moi, la problématique de ce film.… Je vois aussi que le réalisateur prend un malin plaisir à nous renvoyer à notre satanée vérité propre et à nos désirs, plus ou moins conscients, de nous faire nous-mêmes justice. C'est jouissif mais on rit très très jaune !!!!