On a coutume de dire que l'homme
N'est point laissé seul
Dans sa quête du bonheur;
Sans doute les religions,
Qui devraient-être les porte-paroles
De la grâce
N'ont pas toujours bien rempli
Ce que l'on attendaient d'elles;
Trop longtemps, trop souvent,
Les religions se sont fait la voix
De la condamnation
En soutenant la morale
Des apparences;
Et encore aujourd'hui,
Les religions menacent,
Reprochent,
Accablent,
Et les prêtres
Qui devraient être des libérateurs
Ne font que s'offenser
Des laideurs et des pêchés
Où les hommes seraient plongés.
C'est une dépense d'énergie inutile
Car l'homme n'a nul besoin
Qu'on lui fasse son proçès céans,
Ni qu'on lui explique ses erreurs,
Ses déviances,
Et toutes ses fautes;
L'homme sait bien à quoi s'en tenir,
Et probablement qu'il regrette déjà
Toutes ses salissures;
Il y au fond de l'homme deux certitudes :
L'une est celle de sa culpabilité,
L'autre lui dit qu'il a droit à un surcis.
Chaque jour nouveau,
Tout nouvelle aurore qui se lève,
Lui donne encore une chance,
Au fond de lui, l'homme le sait.
Cette certitude là de la grâce
Où il est,
Avant d'être confirmée par une religion
Et de devenir une affaire de foi,
Est d'abord une des forces de la vie,
Dont les Anciens disaient
Qu'elle est source d'espérance.