Tu mens
Le matin est frais, lavé, brillant
comme une joue d’enfant.
Tu parles,
je t’écoute
fraîche aussi comme ce jour neuf.
Une légère vapeur bleue se tord,
ondule,
au-dessus de la tasse que tu portes à tes lèvres
et je ne vois plus que tes yeux
bleus.
Tu parles
Et je t’écoute
Légère comme la vapeur qui monte sur la ville.
Un piano quelque part, un rire adolescent,
Un chant.
Tu parles,
je t’écoute
charmée, bercée vaguement.
Un rai de soleil,
vermeil.
Et puis quelque chose se brise
Et tout bascule.
C’est une petite phrase anodine
mais en trop.
La petite phrase pour faire plus vrai
et tout est faux.
Tu mens.
Tu parles
mais je n’entends plus,
la petite phase fait trop de bruit.
Un nuage est passé sur le soleil,
un piano désaccordé, un pleur au loin, pleuvra-t-il ?
Tu parles,
mais je n’entends plus que la petite phrase en trop.
Tu mens.