Tradition et modernité…

Que pensez-vous des musulmans qui, bien qu'habitant en France, tuent le mouton chez eux ?

Ouf Lubie ! Est-ce que çà ne reste pas tout de même très « marginal » ?

Je pense que pour les non musulmans, soit par sensibilité, soit tout simplement par hygiène, la « chose » n’est pas recevable, de plus elle est interdite en France.

Maintenant, hors de la « gêne », si j’essaie de comprendre :
C’est un sacrifice. Un sacrifice plein de symbole religieux, pas d’un simple repas ordinaire où on « mange du mouton ». Peut – être que si j’étais musulman et croyant, je me laisserai aller à ce genre d’acte, bien que ce soit illégal..

Cependant, sans rien confirmer, je crois que tous les musulmans sont informés qu'il y a pour ce jour de sacrifice, des abattoirs spéciaux pour eux.

Il me semble pourtant que beaucoup de vrais musulmans ont cette pratique que je trouve pour ma part inacceptable. Je ne sais pas si c'est marginal, je ne m'étais jamais posé la question avant ce matin, mais là je me la pose et je la trouve grave et sérieuse. Ramulus, ce matin mes voisins - qui sont par ailleurs des gens absoluments charmants et adorables : ils m'aident à porter mes sacs, ils m'amènent des petits gâteaux, ils m'envoient des cartes postales de Turquie ; ils sont calmes, serviables et tout à fait "comme il faut" - ont tué le mouton chez eux. Ils sont d'abord venus frapper chez moi (pour vérifier je pense si j'y étais) mais comme je sortais à peine de la douche, je préféré ne pas ouvrir. Un quart d'heure après, j'ai entendu des cris perçants (je passe les détails) et mon Lulu, le chat de la maison, n'était pas du tout dans son assiète. Lui qui a l'habitude de se la jouer grave, est allé se planquer sous la couette.

Je ne sais pas quoi penser de cela. D'un côté, je me dis qu'il s'agit d'une tradition et que c'est difficile de juger ; d'autant plus quand les gens sont absolument charmants et respectueux. D'un autre côté, la sensation que j'ai eu a été si bouleversante, si désagréable que je ne saurais cautionner ce genre de pratique.

J'ai l'impression que certaines traditions, comme celle de tuer le mouton pour le festin cloturant la fin du ramadan, sont horribles et barbares. Moi qui suis assez ouverte d'esprit, généralement curieuse et tolérante, je ne peux ni moralement ni affectivement comprendre cela. C'est un autre monde, d'autres coutumes, une autre façon de voir les choses. Personnellement, ça me laisse entrevoir quelques limites à l'ouverture d'esprit et à la tolérance …

Quelle différence y a-t-il entre tuer un animal chez soi ou le mettre à l'abattoir pour qu'il soit tué par un autre ?
Tuer est toujours tuer.

Oui, dans un cas comme dans l'autre c'est un meurtre.

C'est une des questions qui me taraudent en effet car ma "crise existentielle" de ce jour dépasse le simple cadre affectif. Peut-être que manger de la viande est tout simplement inacceptable pour la raison que tu invoques : que l'on voit ou entende ou non, tuer est toujours tuer. C'est facile quand on ne voit pas, quand on n'entend pas l'animal qui meurt de manger de la viande. Et nos sociétés urbanisées, pétries de confort, favorisent ce silence. Mais quand on voit, quand on entend, le problème devient autre. C'est une affaire de choix et de conscience.

Obliger les membres d'une religion à tuer eux-mêmes leurs animaux de boucherie ca peut être une manière de leurs faire prendre conscience que tuer n'est pas un acte anodin.
Ou alors, au contraire, ca permet des endurcir face à la mort d'autrui.
On sait donc comment se sont entrainé ces terroristes iraqiens qui ont égorgé leurs prisonniers devant une camera. Ou ces membres du G.I.A qui égorgeaient des familles entières en Algérie.

Je suppose qu'ils s'entrainent à égorger des porcs, si c'est le cas. Puisque c'est ainsi qu'ils nous appellent : des porcs.

Je ne ferais pas, pour ma part, ce lien si rapide. Tuer un animal pour le manger, pour partager un moment de bonheur avec les siens ce n'est tout de même pas égorger un homme. Mais dans tous les cas, il faut - c'est certain - avoir cassé des barrières pour y parvenir. Il faut aussi, c'est sûr, s'être sacrément endurci.

Pour nos ancetres qui vivaient de chasse, tuer devait être facile.

Mais depuis nous avons développé une sensiblerie d'enfants gatés par la civilisation.