Les récompenses de la vertu

[Ananda:] "Quelle est, O Vénérable, la récompense et bénédiction de la saine moralité?"
[Le Bouddha:] "La liberté du remords, Ananda."
"Et de la liberté du remords?"
"La joie, Ananda"
"Et de la joie?"
"Le ravissement, Ananda"
"Et du ravissement?"
"La tranquillité, Ananda."
"Et de la tranquillité?"
"Le bonheur, Ananda."
"Et du bonheur?"
"La concentration, Ananda."
"Et de la concentration?"
"Vision et connaissance selon la réalité."
"Et de la vision et connaissance selon la réalité?"
"Le renoncement et le détachement, Ananda."
"Et du renoncement et du détachement?"
"La vision et connaissance en rapport avec la Délivrance, Ananda."

-- AN X.1 (Nyanatiloka, trad.; extrait de Path to Deliverance, pp. 65-66)


Si nous lisons attentivement ce court dialogue en forme de questions-réponses, nous repérons le bonheur dans la deuxième partie de la liste des récompenses ...
... cela m'inspire beaucoup de questions!
Ainsi il y a des états de grâce plus élevés après le bonheur et entre autre, le renoncement.
Je pensais que le bonheur de pouvait arriver qu'après !

Bonjour !

Ainsi il y a des états de grâce plus élevés après le bonheur et entre autre, le renoncement.
Je pensais que le bonheur de pouvait arriver qu'après !

--> Je pense que ceci est dû au fait que le bonheur est une sensation de bien être qui n'existe que parce que le malheur existe.
Je suis content de moi -> Je suis tranquille -> Je suis heureux (je n'ai pas de souci).
Ensuite, peut être peut on arriver à un stade où les soucis, le malheur n'existent plus, et donc le bonheur nonplus.
Je suis heureux -> Je me concentre (méditation)-> Je vois la réalité (l'ego disparaît) -> on renonce à l'illusion (décision de vivre sans l'ego) -> on est libre.

Quelqu'und'heureux n'est pas libre, car il n'est heureux qu'en fonction des événements extérieurs.

Diane

Au dela du bonheur il y a la sérénité, il me semble.

Dans un conte soufi, un ange fait visiter l'enfer et le paradis à un homme. Et ce dernier dit qu'il fera tout son possible pour gagner le paradis et éviter d'aller en enfer. Ce à quoi l'ange lui répond que chercher le bonheur du paradis est une erreur : seule la connaissance mérité d'être recherchée.
Et un autre soufi disait même : "Allah ! Je ne veux pas de ta vie éternelle ni de ton bonheur au paradis ! C'est toi et rien que toi que je veux !"

Au dela même de la sérénité, il y a, parrait-il, l'état ou l'on ne fait plus qu'un avec Dieu.

Voilà deux "traductions" qui me vont bien.
L'une, celle de Diana, reprend les différentes étapes, en incluant cette opposition malheur/bonheur .... et en les éliminant, par logique.
L'autre, celle d'Atil qui me paraît de loin plus mystérieuse, plus mystique, je dirais.
Elle est comme une ultime étape, celle qui pourrait être demandée à Bouddha :
" Quelle est, Ô Vénérable, la récompense à la vision et connaissance en rapport avec la Délivrance ? "

Merci à tous les deux.

D'un autre coté ...
Si on pratique la vertu pour en obtenir une récompense, alors est-ce encore vraiment de la vertu ?

Cela m'avait aussi frappée, mais je pense que la notion de récompense dans ce contexte est bien différente de celle que nous en avons.

C'est bizarre,je ne vois pas de récompense dans ce dialogue.

C'est un dialogue codé.
Il suffit de traduire le nom d'Ananda, principal disciple du Bouddha, pour comprendre que le bonheur est en lui et qu'il n'a pas à l'obtenir ailleurs.

'Ananda" = "Béatitude".

[quote="cébé"]
[Ananda:] "Quelle est, O Vénérable, la récompense et bénédiction de la saine moralité?"
......

Le reste du dialogue est un raccourci de la même question pour chacune des étapes.

Merci pour cette traduction, Atil.
Ananda = Béatitude
... je le conçois dans le sens qui lui est donné dans le Nouveau Testament, bien entendu, et non dans le sens d'excès de bonheur.

Ananda c'est béatitude ou cébé attitude?

--16

Ho ! Joli ! --9

ho mais jolie oui ! magnifique ! --2

trop mignon --21

mais bon, je peux espérer que c'est tout? --19

j'y crois pas , 4 flodeurs sur Phi!

En fait,je vois ce dialogue comme une succesion d'étape mais ça m'a l'air si rapide pour moi ! Et j'en frémis presque.

non non j'suis pas encore fou...

C'est le style littéraire qui te fait cet effet, disciple? ... il est très rapide, en effet, mais ce qu'il décrit demande au moins une décennie par étape --9

A moins que ce ne soit pas des étapes, mais une montée avec une déclivité à géométrie variable... ou selon le "grimpeur". Cette idée me plait bien.
Par contre, la succession des jalons se font dans cet ordre
... j'ai toujours pensé que la vie était une sorte de course de patrouille dans laquelle sont inscrits tous les hommes. Donc, tributaires et solidaires les uns des autres. Chacun tour à tour aidant et aidé. Maître et disciple (sans allusion aucune) .

La préparation à l'éveil est lente.

Mais l'éveil est subit.

... Comme certaines transitions de phase.

Citation :

"C'est le style littéraire qui te fait cet effet, disciple? ... il est très rapide, en effet, mais ce qu'il décrit demande au moins une décennie par étape"

Ce n'est pas le style littéraire mais l'échange et je vois cet échange comme un processus naturel graduel,une connaissance issu de la pratique spirituelle.
Mais cet échange questionnement/réponse est très rapide oui.

Je remonte ce sujet, pour une seconde vie


Suite à la discussion dans le sujet de l'information, je prétends que pour rester en équilibre, pour recentrer notre existence, pour retrouver une stabilité mise à mal par le trop plein d'informations, il nous faut revenir à une certaines forme de sagesse et cette sagesse concerne aussi les vertus. Les récompenses de la vertu (dans son sens noble) sont donc la sagesse.

Mais de quelles vertus parler ?

Une vertu qui demande à être récompensée peut-elle être une vraie vertu ?

Il y a les vertus religieuses qui varient au gré des religions diverses...
Et il y a les vertus morales qui découlent de la culture.

Mais il y a aussi les principes individuels dictés par le bon sens : si je tue cet homme parce qu'il m'emmerde, il se peut que cet homme soit un médecin qui sauve des vies, et qui pourrait éventuellement sauver la mienne.

Atil, je t'invite à relire le sujet. Ensuite de voir cette digression d'aujourd'hui.

Pizza Man, je demande de quelles vertus parler et non pas de quelles vertus parlons-nous. La nuance est peut-être subtile.

Parrmi les vertus qui m'intéressent, parlons de l'humilité si vous le voulez bien. Pour commencer.

Citation :

Parrmi les vertus qui m'intéressent, parlons de l'humilité si vous le voulez bien. Pour commencer.

Dans mon idée, l'humilité telle qu'elle est présenté dans le dico est une invention, pour mieux dominer. Je m'explique

A mon sens, il faut savoir se resituer en tant qu'éléments intégré à un tout.
Ni plus, ni moins. Ni supérieur, ni inférieure aux autres, seulement différents dans des aptitudes et fonctions... Car un Tout, comme le terme en lui -même l'indique, est un ensemble constitué d'éléments ( comme une cellule)...

Humilité,ne veut pas dire soumissions, ni auto-flagéllation, ni auto-dénigrement, etc... Par contre, elle est un auto-équilibrage, une auto remise en question ou auto critique, et toutes ces pratiques innées et spontanées permettent, une juste reconnaissance de ses valeurs (sans pour autant prendre la grosse tête), et surtout de pouvoir évolué, dans un principe de fraternité et d'égalité.

Oui mais ....

... dans la vie de tous les jours, je ne parle pas des saints, des personnes spirituelles et des inspirés, est-il possible de faire preuve d'humilité ?

Bon allez! ... pour s'aider, voyons du côté du contraires de l'humilité: orgueil, vanité ...

Pour ce que j'en comprends le concept, humilité résonne avec détachement pour moi.
Ainsi, impossible d'être humble en étant attaché au paraître, même si ce faisant, il ne résulte aucun mal pour autrui. Impossible d'être humble en accumulant des biens qui dépassent l'assouvissement des besoins de base.
Quasi impossible tout simplement d'être humble puisque le dire, déjà, c'est ne plus l'être.
Alors, une juste reconnaissance de ses valeurs? ... j'en doute ... c'est déjà la porte ouverte à la prétention.

Savoir se resituer. Le JE est volonté. L'ego est un excés du JE.

Savoir se resituer c'est d'être en équilibre ... Cet équilibre peut ce manifester dans différents états de consciences, ce sont des +... Et ce sont ces + qui rentrent dans des domaines de spiritualité et ""sainteté"".

Sans pour autant atteindre ces extensions, je pense plus simplement, que l'esprit de fraternité ancrée, peut le permettre.


Alors, une juste reconnaissance de ses valeurs? ... j'en doute ... c'est déjà la porte ouverte à la prétention.


Le terme "Valeurs" te derranges .... Une potentialité active a une valeur, seulement ce n'est pas une valeur marchande... Seulement attachés à un moteur plus grand.
Se reconnaitre, c'est aussi s'accepter, et trés sincèrement, c'est justement parceque je ne voulais pas être considérée comme " étrange ou tout ce que tu veux" que j'ai cherché à comprendre... Et c'est dans leurs compréhensions , assimilations que j'ai reconnu et accepter.

L'orgueils, l'ego sont les manifestations d'un déséquilibre... Ce prétendre, n'est pas spécifiquement être....
Mais par contre, je pense qu' Être naturellement " resitué", est la base d'une possible progression...