La mine

Théorie du Beau chez Platon:

1. Le premier degré consiste en une attraction charnelle où les plaisirs de la chair l'emportent, première étape sur le chemin de l'amour des idées. Il s'agit déjà d'un amour de la perfection : celle des formes.

2. La deuxième phase recherche quelque chose de plus : la personne est appréciée pour son esprit, complément de son corps, deuxième étape de l'ascension de l'âme.

3. Enfin, on en arrive au détachement complet du sensible pour atteindre une recherche intégrale des idées intelligibles : c'est l'amour des idées.

Cette théorie est liée à sa vision de l'éducation proposée dans Les Lois, où l'art est utilisé pour faire accéder les âmes au monde intelligible et les éduquer au sein de la cité. Les arts sensibles, ceux des simulacres, viennent en premier; puis arrive l'art qui privilégie les idées du courage et de la valeur militaire; et enfin vient l'art qui permet d'aller vers la philosophie auquel très peu parviennent.

Mais elle est en corrélation aussi avec le mythe de l'attelage ailé dans le Phèdre.

Le concept d'amour platonique désigne dans le langage courant, un amour privé d'accomplissement charnel. Cette interprétation de la pensée de Platon est inexacte. La fin de l'amour, enseigne le Banquet, c'est « la génération dans la beauté » : celui qui est transporté d’amour aspire à se survivre dans sa postérité et veut obtenir par la génération un équivalent de l'immortalité. Mais surtout elle est caricaturalement réductrice. Le Banquet est le récit d'une discussion sur l'amour entre les convives d'un banquet. Le discours de Socrate en constitue l'apport philosophique essentiel.

L'éros, montre Socrate, est essentiellement désir. Or on ne désire qu'une chose qu'on n’a pas. L'amour est donc la soif d'un bien dont nous sommes privés et dont la privation nous fait souffrir. Que désire-t-on ? Ce qui est bon et beau. On voit par là que l'éros est suscité par la valeur de son objet. L'émerveillement éveillé par la grâce d'un visage ou la perfection d'un corps, l'admiration pour des qualités intellectuelles ou morales hors du commun sont des expressions de l'éros. Pourquoi désirons-nous les choses belles et bonnes interroge Socrate ? Pour être heureux répond le Banquet car « la possession des choses bonnes nous rend heureux ». L'éros est donc fondamentalement égoïste : un être qui serait tout à la fois physiquement disgracié, mentalement handicapé, méchant, bref sans valeur, ne peut être aimé d'éros puisque il ne nous apporte aucune joie[2]. Bien que la définition de l'éros autorise une application très générale, (certains sont amoureux des affaires, d'autres de la gymnastique ou de la science remarque Socrate) l'usage en a circonscrit le sens à l'amour sexuel : c'est de lui que traite le Banquet. Le thème majeur en est le récit que donne Socrate de son initiation, au temps de sa jeunesse, à la philosophie de l'amour, par Diotime, prêtresse de Mantinée.

Celle-ci veut révéler à Socrate que la visée de l'amour dépasse infiniment l'objet sur lequel il s'est provisoirement arrêté. Mais l'amant l'ignore et croit naïvement être épris d'un être singulier. Diotime va aider Socrate à dissiper cette illusion et à prendre conscience de son vouloir profond. Elle remplit en quelque sorte à l'égard de Socrate le rôle d'un psychanalyste : elle l'aide à dégager la signification, d'abord inconsciente, de son vécu. Toutefois, contrairement à la psychanalyse, le sens dégagé ne renvoie pas à des événements accidentels de l'histoire individuelle, mais à la vocation essentielle de la personne.

Une révélation de cette envergure ne peut se faire que progressivement ; elle comporte des étapes ordonnées. C'est dans cette perspective qu'il faut comprendre la progression initiatique du Banquet. À l'amoureux d'un beau corps, le guide montrera qu'il y a de la beauté donnée ailleurs, tout aussi digne de son amour que l'exemplaire singulier qui l'a séduit. Lorsqu'il sera convaincu que son amour s'adresse à la beauté physique en général, on lui montrera alors, en dehors d'elle, des beautés spirituelles, plus fascinantes encore, beauté des occupations et des styles de vie. Puis, le guide prolongera l'ouverture de sa perspective, en lui dévoilant à côté de la beauté des conduites la beauté des sciences. D'élargissement en élargissement, le candidat à l'initiation finit par contempler « l'océan du beau » au regard duquel son amour initial apparaît dérisoirement limité. Il est alors mûr pour la révélation intuitive du terme de l'initiation : le Beau absolu, source de toutes les beautés particulières et moteur de tous les amours. Ainsi, l'expérience mystique ou du moins son premier moment, la découverte amoureuse de Dieu, constitue le terme de l'initiation. Elle était potentiellement présente dans les amours ordinaires qui visent inconsciemment l’absolu, mais dont l’élan avorté ne parvient pas à son terme.

L'influence de la méditation platonicienne sur l'amour a été considérable. Elle a inspiré, dans l'Antiquité, la conception aristotélicienne du premier moteur, « qui meut comme objet du désir », puis, à travers Plotin, le néoplatonisme. Elle est la source d’une grande tradition mystique, perpétuée de siècle en siècle, depuis certains pères de l'église jusqu'au théâtre de Claudel, pour laquelle l'amour de la créature est la voie vers l’adoration du créateur[3]. Car, selon la formule de Malebranche, l’amour a en lui « du mouvement pour aller plus loin ».

L'amour platonique semble accessible par une évolution de la beauté charnelle vers la beauté spirituelle qui est alors au sommet de la pyramide. Mais, si j'ai bien compris, le désir est nécessaire à l'évolution de cet amour du beau puisqu'il procède par étapes afin d'atteindre la contemplation absolue, "l'océan du beau". Cependant, une existence passive vouée à la contemplation du beau s'égare des sentiers de la vie active. Car vivre c'est avant tout agir et il n'y a pas d'action sans désirs. Les philosophes antiques pensaient pouvoir éduquer l'homme afin de lui apprendre à vivre selon une vérité philosophie mais la vie se conçoit avant tout comme une expérience singulière et subjective de la vie active. C'est cet apprentissage de la vie qui conduira éventuellement à son propre cheminement philosophique.

sophie.h a écrit:

L'amour platonique semble accessible par une évolution de la beauté charnelle vers la beauté spirituelle qui est alors au sommet de la pyramide. Mais, si j'ai bien compris, le désir est nécessaire à l'évolution de cet amour du beau puisqu'il procède par étapes afin d'atteindre la contemplation absolue, "l'océan du beau". Cependant, une existence passive vouée à la contemplation du beau s'égare des sentiers de la vie active. Car vivre c'est avant tout agir et il n'y a pas d'action sans désirs. Les philosophes antiques pensaient pouvoir éduquer l'homme afin de lui apprendre à vivre selon une vérité philosophie mais la vie se conçoit avant tout comme une expérience singulière et subjective de la vie active. C'est cet apprentissage de la vie qui conduira éventuellement à son propre cheminement philosophique.

Il y aussi la beauté des formes matérielles; belle voiture, belle maison, belle cuisine, belle machine à laver, beau fer à repasser, beau paquet de cigarettes, beau vibromasseur, etc., etc., etc...tout un océan des choses matérielles. Or si on désire les choses qu'on n'a pas, il faut d'abord agir ; s'égarer, se noyer, s'enchaîner par plaisir en étant borné entre la beauté charnelle et celle des choses matérielles sans acces au monde intelligible de la beauté spirituelle.

Sur le forum de philosophie il faut faire agir aussi sa matière grise à contempler la beauté des synonymes du mot désir et agir. Va savoir le pourquoi de leur utilité dans la dialectique du beau monde intelligible !
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Désir: amativité, ambition, amour, appel, appétence, appétit, ardeur, aspiration, attente, attirance, attrait, avidité, besoin, bouillonnement, boulimie, but, caprice, chaleur, concupiscence, convoitise, cupidité, curiosité, demande, démangeaison, desiderata, dessein, envie, éros, espérance, espoir, exigence, faim, fantaisie, feu, flamme, force, goût, humeur, idée, impatience, inclination, intention, intérêt, libido, objectif, passion, penchant, prétention, propos, prurit, rapacité, résolution, rêve, revendication, salacité, sensualité, soif, souhait, tendance, tentation, vanité, velléité, visée, voeu, volonté, vouloir.
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agir : abuser, adresser, aider, aller de l'avant, animer, avoir pour conséquence, avoir pour effet, bagarrer, batailler, collaborer, concourir, conduire, contrarier, contrecarrer, contredire, contrevenir, contribuer, employer, entraîner, entreprendre, exécuter, faire, faire appel, fonctionner, impacter, impressionner, influencer, influer, inspirer, intercéder, intervenir, jouer, lutter, manifester, manoeuvrer, mener, mettre en action, mettre en oeuvre, mouvoir, négocier, occuper, oeuvrer, opérer, opposer, persuader, pousser, prendre l'initiative, procéder, produire, provoquer, réagir, réaliser, représenter, s'adresser, s'employer, s'entremettre, s'ériger, s'occuper, s'opposer, se comporter, se conduire, se dépenser, se prendre, se répercuter, servir, sévir, traiter, travailler, user, vivifier, vivre______________________________________________________________

La soif de vivre est plus forte que la raison. Elle est désir d'un combat incessant contre la mort, désir comme force vitale mais aussi désir comme source de toutes les illusions humaines. Et le désir permanent de l'esprit humain de vouloir connaître l'infini fait partie de ces illusions. La raison de l'homme ne suffira jamais à satisfaire cette énigme impénétrable du "pourquoi" alors il s'invente d'autres voies.
Par contre, il y a dans l'action, une forme d'alternative au "pourquoi", dans le sens ou vivre c'est oser et s'accomplir. C'est affronter les lois universelles qui s'imposent à nous et non se bercer d'illusions.

sophie.h a écrit:

La soif de vivre est plus forte que la raison..

Oui, je sais, le soif de parler sans donner nul exemple est plus fort que la raison; activité péjorative sur un forum de philosophie... surtout quand ma interlocutrice s'appelle sophie "sagesse" !!!

sophie.h a écrit:

Par contre, il y a dans l'action, une forme d'alternative au "pourquoi", dans le sens ou vivre c'est oser et s'accomplir. C'est affronter les lois universelles qui s'imposent à nous et non se bercer d'illusions.

Oser s'accomplir d'une manière déraisonnable, cette forme d'alternative à la raison...ça alors !
Comment pourrais-tu affronter les lois universelles sans les connaître ? ...pas d'exemple !

La littérature chez la MINE _ Par antiphrase, fam. Avoir l'air ridicule.
"Je devais avoir bonne mine les quatre fers en l'air dans mon voiturin" (Queneau, Pierrot).

J'entends par soif de vivre un élan vital que Spinoza appelait conatus. C'est à dire une force qui nous pousse à exister et à "persévérer dans notre être".

S'accomplir, c'est parvenir à la réalisation de sa vie en fonction de sa vocation et de ses particularités qui sont propres à chacun. En quoi s'accomplir est-ce déraisonnable ? Tu sembles vouloir opposer raison à déraison mais nos sentiments ou nos émotions ne sont pas nécessairement déraisonnables. Peut-on s'épanouir sans trouver une certaine cohérence entre son coeur et son esprit ?

Les lois universelles s'imposent d'elles-mêmes... Par exemple, dans "le vieil homme et la mer" d'Hemingway, l'énorme espadon resiste au vieux pêcheur. Le vieil homme pourra imaginer toutes les stratégies pour parvenir à ses fins, il devra, quoiqu'il en pense, affronter de toutes ses forces l'énorme poisson et lutter face aux obstacle imprévisibles de la mer.

sophie.h a écrit:

S'accomplir, c'est parvenir à la réalisation de sa vie en fonction de sa vocation et de ses particularités qui sont propres à chacun. En quoi s'accomplir est-ce déraisonnable ? Tu sembles vouloir opposer raison à déraison mais nos sentiments ou nos émotions ne sont pas nécessairement déraisonnables. Peut-on s'épanouir sans trouver une certaine cohérence entre son coeur et son esprit ?

... Par exemple, dans "le vieil homme et la mer"...

Tu commences à comprendre timidement les lois de la dialectique en donant un exemple tiré d'un trucage cinematografique via la littérature fantasmagorique. Pourquoi crois-tu que le vieil homme ait-il voulu pêcher tout seul un poisson 10 fois plus grand que lui

Je semble parce qu'il te semble que je veux opposer raison et déraison.
Paradoxalement, par tout dans le monde, la déraison s'oppose à une autre raison que sa petite et mesquine raison économique. Selon un article du Soir, hommo économicus est un irrationnel,-elle. Selon moi, il sait faire MINE de s'épanuir dans l'incohérence de son esprit tordu et sa folie qui écœure son coeur.

L'économie est nécessaire à l'organisation de la société. Ainsi nous produisons pour consommer des biens et des services.
Le problème c'est qu'aujourd'hui, nous consommons bien au-delà de nos besoins. L'économie actuelle toujours plus insatiable de pouvoir et d'argent nous a conditionné à produire et à consommer à outrance en dépit de toute éthique et sans aucun respect de rien ! Et maintenant, on veut que l'argent rapporte encore plus d'argent sans passer par les étapes production/consommation. Mais le comble, c'est que les marchés financiers s'enrichissent sur la misère du peuple en spéculant sur les dettes des pays européens ! On laisse ainsi le destin de milliers d'individus dépendre des choix de quelques acteurs de la finance et des banques ! Et ces rois de la finance qui souhaitent conserver leur pouvoir, laissent les peuples souffrir dans l'indifférence la plus totale.
Alors effectivement Géo, l'économie actuelle n'a plus ni coeur, ni raison !

sophie.h a écrit:

Alors effectivement Géo, l'économie actuelle n'a plus ni coeur, ni raison !

Ce n'est pas une raison de mettre un accent sur mon Geo, mais accentuer d'une manière critique leur coeur déraisonné.