Alimentation

Comment mange-ton, aujourd'hui ?

Une réponse donnée par des chercheurs qui en ont fait un livre :


Consommation
Ces aliments qui font peur

Dans « Savoir manger » (Flammarion), les docteurs Jean-Michel Cohen et Patrick Serog révèlent la composition des 10 000 produits alimentaires que nous consommons tous les jours.

Anne Jeanblanc

Les Grignotes de poulet rôti La Gauloise affichent 16,5 % de lipides et 247 kilocalories pour 100 grammes, alors que le poulet contient environ 110 kilocalories pour 100 grammes. Les galettes poireaux-carotte de chez Bonduelle contiennent, sous une appellation extrêmement vertueuse, 130 kilocalories pour 100 grammes et 10 grammes de lipides. Les minichoux fourrés sont une aberration nutritionnelle, avec 660 kilocalories aux 100 grammes et des teneurs en huile à 60 % absolument ahurissantes.

De tels exemples d'hérésie culinaire, on en trouve à la pelle dans le dernier livre des docteurs Jean-Michel Cohen et Patrick Serog. Forts du succès de la première édition de leur « Guide des aliments » (1), ces deux nutritionnistes viennent de récidiver. Et d'approfondir la question. Ils ont cette fois analysé 10 000 produits vendus sous des marques nationales ou des marques de distributeurs, y compris de hard discount. Car, comme ils l'expliquent d'emblée, « l'alimentation ne peut se réduire à de simples rapports nutritionnels, aux taux de glucides, lipides et protéines. Il faut considérer les différents ingrédients employés - toujours énumérés par ordre décroissant de quantité. Globalement, leur nombre est inversement proportionnel au prix du produit... et à sa qualité nutritionnelle ».

Le détail des substances entrant dans la composition des aliments industriels a de quoi faire frémir : ces médecins en ont trouvé jusqu'à 50 (et 40 dans des crèmes glacées). En d'autres termes, une même appellation peut cacher des compositions bien différentes. Que penser d'un pain d'épices préparé avec une dizaine de substances, mais pas de miel, alors que la recette traditionnelle du même gâteau en prévoit plus de 50 % ? Ou d'une mousse de canard faite de lait, foie de canard, gras de porc, graisse de canard, dextrine, foie de poulet, oeufs, crème et... sirop d'érable ? Comment expliquer que, selon les marques, les « barres de céréale » contiennent de 31 à 68 % de ces fameuses céréales ?

« L'Etat est schizophrène ». Mais ce n'est pas le plus grave. Le vrai problème réside dans la nature même de ces ingrédients. Premier accusé : le sirop de glucose-fructose - provenant de l'amidon, donc du maïs ou du blé -, qui remplace souvent le saccharose ou le glucose, en raison de son pouvoir sucrant supérieur et de son coût inférieur. Or il est maintenant admis que sa consommation excessive augmente la synthèse de triglycérides (qui encrassent les artères). Il serait aussi incriminé dans l'obésité, car il favorise la constitution de stocks de graisses. « Et il serait responsable de stéatose hépatique, autrement dit de la formation d'un foie "gras", habituellement retrouvé chez les buveurs excessifs », ajoute Patrick Serog.

Côté huiles, la situation n'est guère plus enviable : les « bonnes » huiles sont trop souvent remplacées par celles de palme et de coco, plus néfastes pour les artères (car riches en acides gras saturés), mais ô combien plus légères pour le portefeuille. « On en trouve notamment dans presque toutes les frites industrielles, et particulièrement chez McDo, regrette Jean-Michel Cohen. Cela montre bien à quel point l'Etat est schizophrène : il prône le manger sain, et laisse commercialiser des produits néfastes ; il vante l'huile de colza, mais laisse employer l'huile de palme pour la nourriture quotidienne. »

La dérive semble sans limites. Car qui s'imagine, en mangeant un steak haché, qu'il peut s'agir de « viande reconstituée avec des protéines de soja », à la valeur biologique moindre ? Le consommateur de préparations à base de viande a intérêt à savoir décrypter les étiquettes. Un plat de chez Dia, par exemple, annonce 65 % de viande de poulet, mais en précisant entre parenthèses : viande de poulet 70 %, eau, amidon... En réalité, la viande ne représente donc plus que 40 % de l'ensemble.

Une alimentation à 4 vitesses. « D'autre part, la réglementation européenne fixe des doses maximales à ne pas dépasser pour les ingrédients sur lesquels pèse une incertitude, en fonction de leur potentielle nocivité, explique Ambroise Martin, professeur de nutrition à la faculté de médecine de Lyon et expert auprès de l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa). Mais ces doses ne tiennent pas compte de la consommation individuelle de chaque produit. » Celui qui abuse de cola light 1er prix risque fort d'aller largement au-delà du seuil acceptable pour les (mauvais) édulcorants. D'où l'intérêt de l'action menée actuellement par l'Afssa : elle a lancé, il y a quelques mois, une grande enquête nationale sur la consommation des aliments, auprès de 4 000 adultes et 2 000 enfants (chacun étant suivi pendant sept jours). Cette étude, qui se terminera en novembre, permettra de calculer l'exposition aux différents ingrédients. Et, éventuellement, de modifier les seuils limites autorisés pour certains.

Les résultats d'un tel travail seront lus avec intérêt par tous ceux qui, à l'instar de Jean-Michel Cohen, « redoutent de voir apparaître de nouvelles maladies liées à la "déformation" actuelle de l'alimentation. Les effets de la malbouffe sont déjà évidents sur l'obésité et les affections cardio-vasculaires. Et on peut aussi s'interroger sur l'augmentation du nombre de cas d'allergie, voire de cancers... ».

Pour la prise de poids, l'évolution des chiffres - en Europe et, évidemment, plus encore aux Etats-Unis - a de quoi inquiéter. « Et la composition des produits n'est pas seule en cause, ajoute Patrick Serog. Car la valeur nutritive des aliments ne cesse d'augmenter. Par exemple, il y a quelques années, un yaourt de 100 grammes apportait en moyenne 70 kilocalories, contre 80 aujourd'hui. Pour le pain, on est passé de 250 à 275. » Et que dire du record toutes catégories : la pizza Hut fourrée au fromage équivaut à 2 120 kilocalories pour 794 grammes, alors que son diamètre n'est guère supérieur à celui d'une pizza « normale », en portion individuelle.

« On glisse de plus en plus vers une alimentation à 3, voire 4 vitesses, constate Marie-Jeanne Husset, rédactrice en chef de 60 Millions de consommateurs. Et, d'ailleurs, les pauvres grossissent plus vite que les autres. Car si tous les aliments présents sur le marché répondent aux mêmes normes en termes de sécurité sanitaire, c'est bien leur seul point commun. Il serait temps que les industriels mettent leur créativité au service de la qualité et du goût, au lieu de s'épuiser dans les lancements de pseudo-nouveautés. »


Le hard discount attire 15 millions de ménages. Certes, les Français dépensent toujours moins pour se nourrir : en 1960, ils consacraient 28,6 % de leurs revenus aux achats alimentaires, contre 14 % en 2003. Certes, le hard discount, qui a débuté dans les années 80, attire aujourd'hui plus de 15 millions de ménages, dont une clientèle jeune et familiale. Mais il y a tromperie quand la publicité parle de « qualité identique à un prix moindre ». Les consommateurs ne doivent pas se laisser duper. Le moins cher peut se révéler coûteux s'il n'induit pas de sentiment de satiété - et pousse donc à se resservir -, s'il n'apporte pas à l'organisme les éléments dont il a besoin, s'il fait grossir, voire s'il est impliqué dans le développement de maladies graves.

Pour tenter de s'y retrouver dans l'avalanche de produits et de promotions régulièrement proposées, il n'y a qu'une solution, l'examen attentif de la composition des aliments avant de les acheter. Après quoi nul doute que l'on préférera savourer de temps à autre une mousse au chocolat tradition (chocolat, beurre, jaunes et blancs d'oeufs, sucre et sucre vanillé) plutôt que de manger régulièrement une mousse au chocolat 1er prix (lait entier, sirop de glucose, sucre, crème fraîche, chocolat en poudre 4 % et cacao)...

trouvé ici.

(.... et sujet copié sans vergogne sur un forum que je fréquente.)


question : quelle est la part de responsabilité sur leur santé des gens qui bouffent mal, moyens financiers obligent mais surtout méconnaissance de ce qu'ils mangent vraiment ?

Donc si je comprends bien, on ne peut plus rien manger...

Et, pour répondre à la question...

Les gens ont suffisamment d'informations à propos des méfaits sur la mauvaise alimentation, et la part de responsabilités leur revient donc, à mon humble avis. Quand on a toute cette information à portée, il n'y a plus d'excuses possibles.

Mais on ne peut pas imposer aux gens de bien manger. C'est un choix de société qui fera en sorte qu'on ne trouvera plus cette nourriture sur les étagères ou dans les restos de type chaîne rapide. Je trouve donc inutile de blâmer les OGM et la mal-bouffe.

Où vois-tu toute cette information Pizza Man ?
... ne considère pas seulement ton propre cas d'homme averti ( QI y compris) et suffisamment dans le métier y relatif pour "être au courant".
Il y a un grand pourcentage de la population qui n'a pas accès à ce genre d'information, par analphabétisation ou par manque d'opportunité, de temps, voire de moyens tout simplement. Et quand je pense moyen, c'est dans l'acception du terme quand il veut dire financier mais aussi intellectuel.
Si tu as bien lu tout l'article, tu y verras une mention qui dit que ce sont les plus pauvres qui souffrent de mal-bouffe en premier.

Je ne sais pas si la restauration rapide est synonyme de « mal bouffe ». Bon par principe, je n’ai jamais mis les pieds dans ce genre d’établissement. Mais bien que je fasse totalement confiance à l’analyse faite par les deux médecins cités, j’ai un manque de compréhension, car il me semble manquer le pourcentage de produits « dangereux » pour la santé sur les 10 000 analysés.

Il me paraît évident que l’on peut invoquer beaucoup de paramètres, le coût étant peut – être le plus trompeur. Nous avons dans la petite ville près de chez nous, trois enseignes. Un petit groupe qui semble n’être que régional, un groupe national « normal » et une enseigne « hard discount ». De par mon ancienne profession, je peux vous garantir que bien des produits de marques différentes en étiquetage, proviennent très exactement de la même source. C’est la technique de « vente » qui diffère. Ici, nous aurons « le service et le juste prix », là « nos magasins sont modestes et fonctionnels, pour vous garantir les meilleurs prix » ailleurs, un autre slogan. Tous en général sont bien achalandés et par affectivité ou « snobisme » la clientèle fidèle à une enseigne.
Deux exemples :

- Enseigne d’un groupe national prix moyen du caddy 20 % plus cher – produit : pâte à tartiner « grande marque », aux noisettes. Composition :
- Noisettes 13 % - cacao maigre 7,4 % lait écrémé en poudre 6,6 % soit 27 % de produit « chrétien ». Pour le reste donc 73 % de la composition, je me demande quel client est assez expert pour juger de la nocivité ou non des lecithine et lactosérum et autre « babioles ».

- Autre Enseigne . Trouvé en mars des courgettes. Origine Hollande ! Un poème !

… Il serait temps que les industriels mettent leur créativité au service de la qualité et du goût, au lieu de s'épuiser dans les lancements de pseudo –nouveautés…

En clair, demander aux industriels, aux producteurs, aux distributeurs, de perdre de l’argent et de devenir de bons et braves humains ?

Bon ,je suis d’accord qu’il y a peut être aussi un apprentissage bénéfique pour les parties consommateur/producteur. Ainsi nous avons programmé pour le 22 Juillet 2006 un marché « nocturne » de 16 h à 23 h ( feu d’artifice), uniquement réservé aux productions de bouche par des artisans locaux. Un autre marché semblable en journée, le 7 octobre qui est normalement dans la « semaine du goût »

Pour ceux qui ne sont pas encore allés sur le site d'où est tiré l'article, je signale qu'en fin de page il y a des comparaisons de produits dignes d'un organisme de protection des consommateurs.

Je le remets ici

exemple :Pizza

Coup de coeur :
Pizza emmental-jambon-champignons cuite au feu de bois Auchan.
Pâte 38 %, garniture 62 % (sauce tomate cuisinée, emmental 28 %, jambon cuit supérieur 21 %, champignons 14 %, olives). « Plat bien équilibré en glucides lents, protéines et graisses. »

Moyen :
Pizza jambon-champignons fromage, les pâtes moelleuses Sodébo.
Pâte 48 %, garniture 52 % (tomate et concentré de tomates, emmental 21 %, jambon cuit 15 %, champignons 7 %). « La proportion d'emmental et de jambon chute nettement, par rapport au haut de gamme. »

A éviter :
Pizza jambon champignons pâte fine 1er prix Auchan.
Pâte cuite 40 %, garniture 60 % (sauce tomate cuisinée, emmental râpé 15,5 %, jambon cuit standard 11,1 %, jambon de porc, eau, sel, sirop de glucose de blé),. « S'apparente plutôt à du pain à la sauce tomate ! »

--9

La nourriture et sa consommation ou non excessive dépend du cercle familiale.

Le rapport à la mère et la problématique choisit par l'enfant souvent influence son besoin ou non de manger.

Le mieux est de choisir soi-même comment on désire manger et à quel prix.
Quant à résister aux informations publicitaires : soyez fort !

Tiens, je sors de ma boite à citations une de celles dont je raffolle, elle est de Boileau celle-là : 'Ce qui se conçoit bien, s'énonce clairement".
Et puis, résister à la pub, ce n'est pas une question de force, c'est une question de bon sens, voyons !
Ah ! Ah ! Ah !

la nourriture et le bon sens sont parfois antinomiques.
je m'explique.
lorsqu'on répond à toutes formes de stress par la nourriture.

par contre je situe mal Boileau là dedans, explique Lubie merci.