Je présente maladroitement des idées farfelues que j'ai eues il y a un moment. Elles résultent de l'incompatibilité entre les les 2 avis suivants :
- le refus d'accepter l'existence d'un principe divin finaliste ou conscient,
- le refus d'un univers apparemment structuré, mais dont la structure n'aurait aucune raison d'être, aucun support.
Mon entourage sait que je vois ma présence dans ce monde un peu comme un "accident fortuit mystérieux". En effet, je me réveille un jour dans un certain monde soumis à certaines lois apparentes, avec d'autres personnes dans le même cas que moi.
Et c'est tout. Je dois me débrouiller pour le reste.
Alors évidemment, ce qui me tient le plus à coeur, c'est d'explorer ce monde, pour savoir où diable je suis, et peut-être avoir une idée de tout ceci. Je me vois donc un peu comme un rat dans un laboratoire universel, déposé dans un labyrinthe et qui doit trouver son chemin pour en sortir et découvrir un point de vue plus général sur sa condition.
Certains jours, j'ai l'impression de m'approcher de la sortie, par exemple quand je repère certaines régularités dans les chemins de ce labyrinthe où je vis. Des indices.
D'autres jours par contre, j'ai vraiment l'impression que ce labyrinthe est tellement énorme et complexe que je pourrais aller tout droit durant toute ma vie et ne parcourir au total qu'une fraction infime de sa taille gigantesque.
Un peu comme le parcours d'une fourmi sur Terre.
Et c'est là que je me demande : nom d'un chien, comment l'être humain a-t-il fait pour ne pas sombrer dans la folie depuis des milliers d'années ?
J'ai alors envie de me hisser en haut d'une rambarde du labyrinthe, et commencer à observer ce que font les autres rats du labyrinthe. Je deviens donc un spectateur "éveillé", c.-à-d. éclairé par son expérience passée dans le labyrinthe. Et je cherche à percer ce qui maintient toute cette vie en place dans le labyrinthe, sans qu'il n'y ait de catastrophe massive globale.
Soudainement, une idée me traverse la tête.
Si Dieu existe, peut-être qu'il m'observe d'« en haut » un peu comme je regarde les autres « en bas » dans le labyrinthe. Il observerait globalement mon monde dans l'espoir de percer à jour sa propre condition à lui, tout comme j'observe la vie du labyrinthe pour comprendre la mienne.
Dieu s'explorerait lui-même à travers la vie dans l'univers qui s'explore elle-même.
Or si Dieu est le
principe à l'origine de l'univers, cela revient à voir Dieu non plus comme une entité divine (qui nous observerait la main au menton), mais comme une
action permanente : celle de se découvrir soi-même.
Une action n'a pas de finalité consciente. Pourtant, elle évolue à cause de sa nature même qui est dynamique. L'action a donc un sens qui est défini par elle-même, elle n'est pas absurde, pas anarchique.
Ainsi, si l'univers entier (voire au-delà ...) est l'expression-même de cette Action, cela donnerait un sens aux lois apparentes (aux régularités) de l'univers, qui ne sont pas anarchiques car l'Action elle-même ne l'est pas.
En résumé, toute cette fabulation brute donnerait lieu au discours suivant :
Dis-moi, quel est donc le principe créateur de toute chose ?
Il s'agit de ta question elle-même.
Voilà, alors j'imagine qu'il me faudra encore quelques décennies avant de pouvoir reformuler ça de manière moins loufoque.