Avant l’aube levée
Avant l’aube levée, lovée dans l’herbe molle, l’herbe douce, bleue encore, elle attend
Que le feu s’apaise en elle, que le brasier de la nuit, le souffle brûlant d’un désir sans écho
S’épuise, agonise, comme une petite flamme qui vacille, qui tremble, et puis
S’éteint.
Le long tuyau d’arrosage glisse lentement sur l’herbe humide, lentement et mille gouttelettes mouillent ses lèvres, ses seins, elle ferme
Les yeux et s’offre à la rosée, Danaé solitaire, affamée et que désespère le vide, l’absence
Des nuits. Attendre encore et puis encore et puis encore et puis
Rien.