Cela vient du mot « existence » qui, en philosophie, a une signification particulière.
L'existence est en opposition avec l'essence : pour un être ou un étant, l'essence est ce qui le détermine dans l'absolu, avant qu'il ne se réalise dans le monde concret, tandis que son existence est justement ce qui le détermine en tant que réalisé dans le monde réel.
Autrement dit, mon essence est "ce que je suis avant de naître", et mon existence est "ce que je suis en tant qu'être vivant (c.-à-d. ce que je fais)". En général, l'essence d'un objet précède son existence : l'objet est d'abord défini par certaines caractéristiques, et ensuite il "naît" dans le monde réel et acquiert une existence en plus de son essence.
On comprend alors (partiellement) la maxime de Sartre, qui se lance justement contre cette dernière considération. Chez lui, « l'existence précède l'essence », c.-à-d. que ce que nous sommes (notre essence), c'est exactement le fruit de ce que nous faisons en tant qu'existants (l'existence). Autrement dit, aucune de nos actions n'est (même en partie) déterminée par une quelconque essence inexistante. Nous sommes entièrement responsables et libres de nos actions, et la somme de nos actes réels détermine ce que nous sommes dans l'absolu.