Electron : fiction ou réalité ?

Un électron existe-t-il ?

Après tout, on n'a aucune preuve de son existence, on sait juste que ce concept est utile dans les théories pour expliquer les phénomènes observés. Mais posséder une vertu explicative (de nature épistémologique) n'est pas une preuve (ontologique) de l'existence.

Surtout que dans les théories, un électron n'est qu'un amas de symboles mathématiques, ça ressemble à tout sauf à quelque chose de naturel...

Alors, fiction ou réalité ?

On ne peut pas détecter le passage d'un électron ?

Il me semble que le vrai problème n'est pas "l'électron existe-t-il" mais 'qu'est-ce qu'un électron" ?

Est-ce une particule, une onde, un vecteur d'état dans un espace de Hilbert ?

Atil a écrit:

On ne peut pas détecter le passage d'un électron ?

Ça, c'est une façon d'interpréter une classe de phénomènes observés. On observe pas d'électron, on observe des phénomènes et des interactions, que l'on explique en introduisant le concept théorique d'électron.

Un électron c'est une fonction mathématique, nul besoin d'en savoir plus. La question, c'est si ça se réfère à quelque chose qui existe réellement dans la nature...

Peut-on détecter le passage d'une fonction mathématique ?

Si on est capable de détecter le passage d'un électron alors c'est qu'il est plus qu'une fonction mathématique.

Même si on sait pas vraiment ce qu'il est, on constate qu'il est une réalité physique, un phénomène physique.

Un électron, expérimentalement, c'est au mieux une espèce de traînée dans une espèce de milieu. On ne voit jamais un électron (déjà, ça n'a pas de sens au niveau microscopique). Si l'électron correspond à quelque chose de réel, cette chose est comme une voiture dont on ne voit jamais que des traces de pneu.

On peut alors prétendre que la réalité est faite de traces de pneu, point. Et nous serions comme des hommes ignorant l'existence des voitures, et observant dans notre monde des traces de pneu. On aurait alors inventé le concept de voiture (c.-à-d. l'électron), par commodité, pour expliquer ces traces, mais il ne correspond pas nécessairement à un objet réellement existant (et imperceptible, en plus).

Donc nous ne voyons pas l'essence des choses mais seulement les phénomènes.

Ne l'avais-je pas dit que les réalités nous échappaient et que notre monde n'était qu'apparences ?

C'est dingue à quel point autant de sujets différents finissent par converger ici

Atil a écrit:

Donc nous ne voyons pas l'essence des choses mais seulement les phénomènes.

Voilà donc une affirmation, et non une question ! Y a-t-il encore quelque chose qui te fait douter de ce que tu viens de dire ?

Je doute seulement de ce qui n'a pas été démontré.

Hors il me semble que cela a été démontré que nos sens ne voient que les phénomènes.

Il t'a fallu une démonstration pour ça ?

On peut alors retourner à la question : comme on ne voit pas d'électron tel quel, les électrons existent-ils ?

Oui, Descartes l'a démontré.

On peut douter de nos sens, et je suis d'avis qu'il ne faut surtout pas faire aveuglément confiance à nos sens afin de prendre nos distances par rapport aux doctrines empiristes.

A-t-on démontré que les couleurs existent, par-exemple ?

Nos yeux nous trompent. Les couleurs ne sont pas réelles, elles ne sont que des variations de longueur d'ondes interprétées par notre cerveau.

Les couleurs sont censées être autre chose que des longueurs d'onde ?...

Nos sens nous trompent, notre cerveau se fabrique des irréalités et les sujets tombent dans la redondance.

Duan Yu a écrit:

On peut alors retourner à la question : comme on ne voit pas d'électron tel quel, les électrons existent-ils ?

On ne voit rien tel quel. Donc la même question pourrait se poser à peu prés pour tout.

Nous prenons les couleurs comme étant réelles alors qu'elles ne le sont pas.

Transposons maintenant sur l'univers... Et si celui-ci était une sorte de «longueur d'onde» ?
C'est notre volonté qui décide que l'univers est réel, après tout, puisque rien ne démontre quoi que ce soit à ce sujet.

Citation :

Transposons maintenant sur l'univers... Et si celui-ci était une sorte de «longueur d'onde» ?

Et si j'étais un adjectif métallique ?

Existe-t-il une étude ou un modèle qui indique que tu pourrais logiquement être un adjectif métallique ?

Par contre il existe des modèles représentant les objets de notre univers comme des vecteurs d'état dans un espace abstrait.

Ah bon, quels modèles ?

Des modèles mathématiques évidemment.

Et on en revient à la question de départ.

Question à laquelle tu n'as toujours pas répondu.

On peut détecter un électron. On peut "voir" un électron, en tout cas sa fonction d'onde. http://www2.cnrs.fr/presse/communique/1806.htm
L'électron correspond forcément a quelque chose de réel, puisqu'il a été introduit pour décrire des phénomènes réels. Quand on émet un électron et qu'on le détecte sur une plaque, le spot c'est le lieu d'atterrissage de l'électron... quoi que puisse être un électron.