sophie.h a écrit : « Tolérer, c'est par définition considérer avec indulgence une opinion qui n'est pas la nôtre »
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Tolérance – concept. Tolérer - action.
La survenance de la tolérance est une conséquence directe de l’apparition des tensions, née des conflits, entre deux individus ou deux groupements d’individus. Je considère donc la tolérance comme effet secondaire des conflits. Elle agit, comme une soupape de sécurité pour diminuer les tensions, et essaye les maintenir dans des conditions tolérables.
Vivre en société impose des contraintes aux individus qui la composent. Indépendamment de l'idéologie qui la domine, la structure d’une société est identique. Un dirigeant ou une classe dirigeante, des membres répartis par catégories sociales, et le tout encadré par une organisation assurant sa survie, sa défense, et répondant aux critères de ses ambitions. Cette structure est caractérisée par d’incessantes luttes d’influence où rivalisent ambitions et intérêts personnelles. Il n’est pas étonnant que sous telles contraintes, la tolérance présente une malléabilité impressionnante qui nuit à sa crédibilité.
La tolérance qu’on peut considérer à priori, comme qualité individuelle, se conforme souvent aux circonstances, et peut porter l’empreinte de pressions familiales ou sociales. En outre, il est difficile déterminer, si la tolérance représente une caractéristique constante d’un individu ou reflète seulement ce qu’il veut paraître. Elle se manifeste lors de confrontation d’intérêts contradictoires ou lors d’appréciations de l’environnement physique, intellectuel, spirituel et culturel. Son intensité et ses formes d’expressions dépendent, des circonstances, de la personnalité et de la motivation de celui ou de ceux qui la manifestent.
Communément, au niveau de l’individu ou de groupe d’individus, l’intolérance se manifeste par la parole ou par le comportement. La plupart du temps, c’est une expression spontanée, qui se rattache à un événement bien défini, donc sa portée est limitée.
Sa forme écrite correspond plutôt, à une expression idéologique, soucieux de propager ses principes dans l’espace et le temps.
Au niveau de comportements : A part la position, des convaincus, et de ceux, auréolés de leurs certitudes, il me semble qu’en général, les contextes sociaux-économiques qui servent de révélateur à la tolérance, ne confèrent aux individus, qu’une réaction ponctuelle exceptionnelle, qui trouve ses racines dans une sorte de conscience collective, et qui ne reflète pas leur personnalité.
"la liberté des uns s'arrête là où commence celle des autres".
Comme c’est bien dit, dommage que ça sonne le creux ! La vertu des principes, ne réside pas dans la beauté de leurs énoncés, mais dans leurs applications. Comme l’annonce JMedve (l’ours polaire) grognant du haut de son île de glace flottante :
« Le principe de l’équilibre social, qui prône l’égalité, se traduit dans la réalité, par une limite de tolérance ! »
Un cadre juridique détermine ce qui est admissible et ce qui ne l’est pas. Les lois, qui en principe, s’imposent à tous, définissent les droits et les devoirs des citoyens.. Sont-elles pour autant, toujours appliquées, incontournables et exemptes et doubles mesures ? Ces questions relèvent d’appréciations personnelles.
Parfois, des événements exceptionnels ou des pressions occultes, engendrent des lois conjoncturelles qui ne semblent pas répondre à une nécessité absolue.
On ne peut pas contester à la société la légitimité de se défendre, mais on ne peut pas considérer, pour autant, les jugements de la société, exempte d’erreurs.
Les acteurs agissent, les victimes subissent et les spectateurs attendent patiemment que les tensions s’apaisent.