Certains taillent des costards, ils rangeront les gens dans des petites boîtes. (Mais après tout, le plaisir est une « émotion simple »…) J'ai "peur" que le monde ne soit pas aussi primaire que « ceux qui aiment la peur aiment les films d’épouvantes et réciproquement ».
Y a-t-il un plaisir à sauter à l’élastique, à conduire vite (sur circuit), à miser une fortune à la roulette, à risquer de se faire surprendre par un mari jaloux ? La peur donne-t-elle des ailes ou paralyse-t-elle ? Y a-t-il une accoutumance à l’adrénaline ? La peur de mourir n’est-elle pas notre unique raison de vivre ? Est-ce que la peur, ça fait seulement du bien quand ça s’arrête ?
Sans parler des films d’horreurs (qui sont souvent bien bêtes), nombre de cinéphiles apprécient un bon ‘thriller’, avec du ‘suspens’. Donc, il y aurait un plaisir dans la peur, autre que rassurer votre voisine de cinéma qui vient se blottir entre vos bras. (parce que vous, vous n’avez pas peur, bien sûr). On peut aussi apprécier cette peur dans un roman, quand on sent un danger qui se rapproche des protagonistes, sans comprendre comment ils vont pouvoir y échapper (et cela, même si on sait qu’ils vont s’en sortir à la fin). Et quid du trac de l’artiste sur scène ? N’est-ce pas cette même peur qui lui permet d’oublier son public ou son travail pour se plonger entièrement dans son interprétation ?