Démission du Pape Benoît XVI pour raison d'âge (85 ans)

Citation :

[size=48]"Frères très chers,
Je vous ai convoqués à ce Consistoire non seulement pour les trois canonisations, mais également pour vous communiquer une décision de grande importance pour la vie de l’Eglise. Après avoir examiné ma conscience devant Dieu, à diverses reprises, je suis parvenu à la certitude que mes forces, en raison de l’avancement de mon âge, ne sont plus aptes à exercer adéquatement le ministère pétrinien. Je suis bien conscient que ce ministère, de par son essence spirituelle, doit être accompli non seulement par les œuvres et par la parole, mais aussi, et pas moins, par la souffrance et par la prière.

Cependant, dans le monde d’aujourd’hui, sujet à de rapides changements et agité par des questions de grande importance pour la vie de la foi, pour gouverner la barque de saint Pierre et annoncer l’Evangile, la vigueur du corps et de l’esprit est aussi nécessaire, vigueur qui, ces derniers mois, s’est amoindrie en moi d’une telle manière que je dois reconnaître mon incapacité à bien administrer le ministère qui m’a été confié.

C’est pourquoi, bien conscient de la gravité de cet acte, en pleine liberté, je déclare renoncer au ministère d’Evêque de Rome, Successeur de saint Pierre, qui m’a été confié par les mains des cardinaux le 19 avril 2005, de telle sorte que, à partir du 28 février 2013 à vingt heures, le Siège de Rome, le Siège de saint Pierre, sera vacant et le conclave pour l’élection du nouveau Souverain Pontife devra être convoqué par ceux à qui il appartient de le faire."[/size]

C'est un fait très rare dans l'Eglise catholique. A part celle d'un ermite au Moyen-Âge qui ne se sentait pas apte à cette lourde tâche, cette démission est quasi sans précédent.

Sage décision.

Je parie Marc Ouellet comme successeur

Il a de forte chance. Il a la même philosophie que le Pape actuel.

Hmmm ... c' est peut-être un écueil puisque pour certains, il urge d'avoir un peu de changement ....

Avoir un peu de changement?...
Voici un texte que je te suggère de lire:

L’Église dans un cul de sac ?

DENISE BOMBARDIER
JOURNAL DE MONTRÉAL, PUBLIÉ LE: MERCREDI 13 FÉVRIER 2013, 21H15 | MISE À JOUR: MERCREDI 13 FÉVRIER 2013, 21H17

L’Église a deux mille ans d’histoire. Son premier pape était marié, avait des enfants et il s’appelait Pierre. Cette institution a joué un rôle prédominant jusqu’à l’époque contemporaine.
La déchristianisation de l’Occident a peu à peu érodé son pouvoir et le féminisme a creusé sa tombe. Mon jeune confrère Mathieu Bock-Côté a remarquablement décrit le défi devant lequel l’Église semble impuissante et que le pape Benoît XVI a cerné dans ses écrits brillantissimes. Car cet homme qui se retire est un des grands théologiens de la planète.
Décroissance
L’Église est en décroissance en Occident à cause de ses positions en matière de mœurs et face aux femmes. Et le futur pape n’y pourra rien, même inspiré par l’Esprit Saint. L’Église demeure une institution mâle et comme toutes les religions, elle a un problème abyssal avec les femmes. Ces hommes en robe qui ont délibérément choisi de vivre sans femmes, qui vénèrent la Vierge Marie dans un rappel nostalgique de leur propre mère sont en quelque sorte des hommes castrés. Émotionnellement et intellectuellement. Ils vivent dans un monde protégé où les femmes jouent un rôle traditionnel en étant à leur service, obéissantes et respectueuses et la doctrine qui leur sert de guide renforce leurs convictions.
Je me souviendrai toute ma vie de la réponse d’un évêque québécois à qui j’avais demandé à la télévision : «Que fait-on avec une jeune fille de 14 ans enceinte à la suite d’un viol?» Sans aucune hésitation, il avait répondu : «On trouve un bon foyer d’accueil pour le bébé.» Cette absence d’hésitation excluait toute commisération pour la jeune fille violée. Cette réponse, si violente, avait choqué l’auditoire.
L’avortement peut être discuté. Au nom du respect absolu de la vie, on peut s’y opposer − ce qui n’est pas mon cas, précisions-le − et à la limite comprendre l’Église.
Mais rien ne peut justifier la mise à l’écart des femmes dont on vante du haut de la chaire les vertus et les qualités séculaires, donc forcément traditionnelles.
On n’a pas à s’étonner que l’Église trouve ses appuis en Amérique du Sud et en Afrique, des continents où les femmes sont encore considérées trop souvent comme des inférieures, dans les faits sinon en droit. Des continents où on les viole sans états d’âme et les mutile sexuellement au nom d’une culture ancestrale. L’Église qui a couvert les pédophiles en col romain est démunie quant à sa conception doctrinaire de la sexualité.
Prochain Pape
Le cardinal Ouellet a toutes les chances d’être le prochain successeur de saint Pierre. Son court passage au Québec fut, pour lui, un choc anthropologique. Ce natif de l’Abitibi est devenu un prince de l’Église.
C’est un homme de l’appareil. Un fin politique.
Le Québec iconoclaste, revendicateur, défenseur acharné de l’égalité des sexes n’a pas influencé sa propre vision du monde et des mœurs.
C’est une illusion que d’espérer un pape plus libéral sur ces questions. L’Église a survécu grâce à sa cohérence et à sa puissance spirituelle et politique. Elle ne survivrait pas à une révolution interne et en ce sens elle est condamnée à demeurer conservatrice et à l’écart des courants profonds de la modernité.

Je soumet également le texte de Mathieu Bock-Côté:

L’héritage de Benoît XVI

MATHIEU BOCK-COTÉ @
JOURNAL DE MONTRÉAL, PUBLIÉ LE: MARDI 12 FÉVRIER 2013, 21H01 | MISE À JOUR: MARDI 12 FÉVRIER 2013, 22H08

Lorsqu’une religion s’effondre, c’est tout un univers mental qui se fracture
Le pontificat de Benoît XVI a été sévèrement critiqué. À en croire les médias, il se réduirait à une série de scandales. Homophobie, sexisme, pédophilie: telles seraient les vérités du catholicisme de Benoît XVI.
Aussi, l’Église exprimerait un conservatisme sexuel rigoriste. Elle serait contre les capotes. C’est vrai. C’est une malheureuse fermeture. Mais est-ce vraiment l’essentiel de son message? En parler autant témoigne moins des obsessions de l’Église que de l’obsession sexuelle de notre époque.
Cette caricature nous éloigne de la réalité. Le bilan du pontificat de Benoît XVI est tout autre. Il correspond à une prise de conscience bouleversante de l’Église. Partout en Occident, la foi s’effondre. Inversement, la foi chrétienne rayonne dans le tiers monde.
Grand intellectuel
Il suffit d’aller lire les textes de Benoît XVI, avant comme après son accession à la papauté, pour prendre conscience de sa profondeur intellectuelle et philosophique. Benoît XVI réfléchissait à la crise de notre civilisation. Il cherchait à en comprendre les racines.
Il avait une obsession: la déconnexion entre la civilisation européenne et le christianisme. Il parlait de «déchristianisation». Une civilisation peut-elle survivre sans la foi qui l’a accompagnée d’une manière ou d’une autre sur deux millénaires?
Benoît XVI se demandait si à travers la détestation du christianisme, l’Occident ne détestait pas sa propre histoire. Une civilisation peut-elle abolir sa tradition spirituelle fondatrice sans saccager en même temps ses assises existentielles?
Car en renonçant au christianisme, les Occidentaux renoncent-ils seulement à l’idée de Dieu? Ne renoncent-ils pas aussi à une certaine culture? À une certaine vision de l’être humain? À toute une philosophie qui se trouve à l’origine de nos sociétés?
Plus encore, en renonçant à la culture chrétienne, notre société devient incompréhensible. Peut-on comprendre l’architecture de nos villes sans un minimum de culture chrétienne? Peut-on comprendre l’histoire des arts? Peut-on même comprendre l’histoire du Québec?
Car la religion n’est pas qu’une affaire de croyance personnelle. Elle structure une civilisation. Lorsqu’une religion s’effondre, c’est tout un univers mental qui se fracture et s’égrène. On assiste alors à un foisonnement de croyances loufoques.
Car ne croyons pas que nos sociétés sont désormais sceptiques. Faux. Elles croient plutôt à n’importe quoi. Le curé s’est fait remplacer par le gourou ou le coach de vie. C’est la grande spirituelle au profit des charlatans.
Éclatement du christianisme
L’effondrement du christianisme a placé la quête de l’absolu sous le signe de l’anarchie. La multiplication des sectes trouve en bonne partie son origine dans l’éclatement du christianisme. Cette crise frappe même intérieurement l’Église.
Autrement dit, Benoît XVI s’inquiétait de la déculturation des sociétés occidentales. De leur perte d’identité. De leur déracinement. Du relativisme généralisé qui s’installe dans un monde qui a remplacé Dieu tout puissant par le nombril tout puissant. Certains se demandent alors si les sociétés occidentales ne devraient pas se réapproprier leur tradition religieuse. Car après l’excitation de la libération, ne risque-t-on pas de faire l’expérience d’un profond nihilisme? Réapprendre le christianisme, cela ne veut pas dire recommencer à croire en Dieu. Cela veut dire savoir de quelle histoire nous sommes issus. Croyants et incroyants, nous partageons une même histoire: celle de l’Occident. Elle n’est pas honteuse.

Je ne me souviens pas que Simon-Pierre ait eu une femme vivante dans le temps de ses années avec le Christ.
On parle de sa belle mère dans le NT testament .... Il était peut-être veuf...

Ce que je lis du Cardinal Ouellet le remet en haut de ma liste perso des papables. Il a toutes ses chances parce qu'il est en plus un fin politique.


Merci pour ces textes!

C'est à suivre....

La fumée est noire donc, pas de Pape pour aujourd'hui...

Oui, il semble bien que cela durera plus de temps que pour Benoit XVI.
Aucun des Cardinaux électeurs ne se démarque sensiblement des autres. Il y aura bien du tâtonnement avant la fumée blanche.
De plus, j'ai entendu dire qu'il était demandé aux Cardinaux de changer leur écriture afin de choisir anonymement leur "candidat" ainsi, durant le temps du Conclave, ils ne savent même pas qui a élu qui. Ce n'est que dans un certain nombre de jours "noirs" qu'ils pourront se concerter ....

En attendant, laissons faire l'Esprit puisque c'est son job!

Je verrais bien un pape philippin. Ce serait une vraie rupture.

Un pape asiatique, et jeune (55 ans), voilà qui serait le moteur d'un réel changement au sein de l'Eglise.

Ensuite, il faudrait qu'il prenne le nom de Jean XXIV et qu'il initie un Vatican III.

Nous avons un Pape....

Vive le Pape François 1er qui sera le Pape des pauvres tout comme St-François.

Le cardinal Bergoglio, archevêque de Buenos Aires, est devenu le 266e pape, sous le nom de François Ier. Âgé de 76 ans, c'est un Argentin, jésuite et fils d'immigrés italiens.

portrait à lire ici >>> http://bit.ly/13TzKuN

A vrai dire, je suis pour le moment, assez satisfait de cette nomination. Et le fait qu'il ait choisi le nom de François, c'est un signe très fort qu'il envoie au monde.

La référence est évidente : il veut rappeler le souvenir de Saint-François d'Assise, l'apôtre des pauvres.

J'ai souvent espéré que l'Eglise revienne aux sources premières de la foi et de l'évangile. Face à la tyrannie de l'argent-roi ou de l'individualisme forcené, qu'il y ait un pasteur, une voix, qui parle au nom de tous les pauvres, les délaissés, les déshérités, les petits, les humbles et les dépossédés, je trouve cela de bon aloi.

Sérieusement, moi, il me plait bien ce nouveau pape.

Ha! j'aime déjà sa bouille, son sourire, son sens de la répartie, son rire généreux ..... et le fait qu'il soit retourné en personne pour payer sa note d'hôtel.
NB : un Pape n'a pas de revenu, il n'a personnellement jamais un sou en poche ..... Impossible d'aller lui-même acheter le moindre mouchoir en papier

Le Pape François ..... il a choisi de ne pas accoler 1er à son nom de Pape.....


Et soudain, je pense à François Holland qui s'était exclamé que la France ne présentait pas de candidat, et je me marre ....

À ce jour il est un bon Pape, il ne m'a pas déçu.