Le grand poète Kahil Gibran écrivait jadis que « la terre est ma patrie, l’humanité est ma famille ». Ce désir cosmopolite de réunion des peuples à la terre est à la base de notre survie. Sans solidarité entre les hommes, nous n’existerions pas. Cette recherche d’unité se retrouve partout. La phonétique nous enseigne, primo, que les langues utilisent des mots différents (le signifiant) pour désigner une même chose (le signifié). Mais plus encore, en s’inspirant de la théorie atomiste, la phonologie apporta, primo, à la linguistique la vision d’un atomisme phonétique nommé le phonème. Comme pour le vivant, la phonologie a démontré, secundo, que toutes les langues utilisaient les mêmes phonèmes élémentaires, sortes d’atomes phonétiques selon les mêmes lois rigoureuses. Ainsi quelque différentes qu’elles soient, toutes les langues : français, anglais, allemand, arable italien, espagnol, hongrois, russe, japonais chinois, swahili, etc., s’abreuvent à une source phonétique unique pour ensuite se diversifier par des relations syntaxiques dont l’ensemble constitue la grammaire de chacune d’elles avec son vocabulaire, son orthographe, ses déclinaisons, ses conjugaisons et ses règles d’accord. Il en est ainsi de l’écriture, du pictogramme paléolithique au texto numérique en passant par l’alphabet syllabique inuit et amérindien, l’écriture cyrillique russe, par la calligraphie chinoise, japonaise, arabe, par l’écriture sumérienne, phénicienne, hébraïque en passant par le latin et le grec jusqu’aux écrits modernes comme l’espagnol, l’allemand, l’italien, le français et l’anglais. Manuscrit occidorient célèbre ce désir d’union cosmopolite en réunissant les textes de l’Orient à l’Occident comme métaphore visuelle de notre seule chance de survie par la solidarité entre les hommes de bonne volonté.
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