[quote]GrosRatNoir, ta définition de la dignité humaine est tout ce qui est au-dessus de la matière biologique ...
... est-ce sous-entendu qu'une personne qui ne manifeste pas ou plus de conscience a encore droit à sa dignité humaine?
• En reformulant la définition de la dignité humaine : Un homme est digne s'il possède un certain nombre de valeurs d'ordre surtout moral, intellectuel, spirituel. Des valeurs d'ordre non biologico-physique.
• Il y a la dignité potentielle, celle qui est réservée à tout homme.
Et il y a la dignité effective, celle correspondant à un homme au moment présent de sa vie.
• On peut considérer l'affirmation suivante : Ne pas être "soumis" à sa condition biologique (càd pouvoir se distinguer d'un animal ...) est une condition nécessaire à la dignité effective.
• Donc à l'inverse : Être "soumis" à sa condition biologique est une condition suffisante pour empêcher la réalisation d'une dignité effective.
• Ça ne veut pas dire que l'homme est moins digne en soi, car potentiellement, il est tout aussi digne que n'importe quel autre homme (dignité potentielle). Ce qui gêne, c'est qu'il n'a pas les moyens de réaliser sa dignité effective. Et cela, en apparence, rabaisse sa condition par rapport aux autres hommes.
• De ce fait, pour "sauver les apparences", on rétablit la dignité du malade en lui permettant de ne plus être soumis à sa condition biologique. Afin qu'en apparence, son statut rejoigne celui de tout homme digne.
• L'euthanasie est un cas extrême où la possibilité de réaliser sa dignité effective est la seule chose qu'il est encore possible de sauver. Un malade souffrant euthanasié, c'est moralement quelqu'un à qui on a redonné la possibilité d'être digne de manière effective. "On lui rétablit sa dignité humaine."
Ceci serait une vision possible justifiant un acte tel que l'euthanasie.
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Dans cette optique, on pourrait dire que la dignité potentielle serait la dignité qui équivaudrait à promouvoir la vie à tout prix, notamment la vie biologique naturelle, ainsi qu'une vie morale/spirituelle accompagnant la vie naturelle.
Le "but" global dans la vie d'un homme serait de réaliser cette dignité potentielle et d'en faire une dignité effective, càd acquérir et construire de manière effective les valeurs de sa vie.
Le conflit se pose lorsque certains conditions (maladie ...) empêchent ce but d'être réalisé et condamnent la dignité potentielle ... à rester potentielle. C'est là que l'on peut tenter d'y remédier en rétablissant la possibilité de réaliser la dignité potentielle, en "libérant" le malade de sa condition biologique.
"Libérer" est bien le terme choisi, car le malade est vu comme "enchaîné" par sa condition biologique, des menottes l'empêchant de réaliser sa dignité. D'où le terme "échapper" dans mon message précédent ...