| Quel besoin a-t-on de Philosopher ? | |
|
|
|
Auteur | Message |
---|
FirenzeSinatra
Nombre de messages : 19 Age : 35 Localisation : La Rochelle (17) Date d'inscription : 12/10/2007
| Sujet: Quel besoin a-t-on de Philosopher ? Sam 13 Oct 2007 - 7:41 | |
| Quel besoin a-t-on de philosopher ?
Moi je pense trois choses :
1/ Pour mieux connaître le monde qui nous entoure.
2/ Pour avoir un point de vue sur un sujet, le partager et écouter le point de vue d'autrui.
3/ Le besoin de philosopher comme le besoin de manger et de boire, Vivre sans manger, ni boire nous amène à mourir, vivre sans philosopher nous amène à mourir dans l'âme.
Vos avis ? | |
|
| |
Wolmar
Nombre de messages : 673 Age : 42 Date d'inscription : 17/08/2007
| Sujet: Re: Quel besoin a-t-on de Philosopher ? Sam 13 Oct 2007 - 10:31 | |
| C'est une quetion très classique mais non moins intéressant. Dans l'histoire de la philosophie, presque tous les penseurs ont apporté une réponse. La connaissance du monde, et plus particulièrement du monde métaphysique, fût le premier enjeu de la philosophie : nature de l'Être (parménide), du Monde (Thalès Anaxagore, Anaximandre, Démocrite [faux "pré"socratique chronologiquement] ), du Temps ( Héraclite ). Selon une analyse (trop ?) classique, la philosophie serait venu au secours d'une pensée mythique qui tentait aussi de parler de premiers temps, de création, mais de façon trop ouverte, trop sujette à l'interprétation, et donc sans apport de fixité, de sûreté, de vérité. Il est d'ailleurs à noter que le mythe ne fait pas que parler de sujets métaphysiques ( attention à l'histoire de ce mot, introduit simplement au premier siècle avant jésus christ par andronicos de rhodes), mais aussi et surtout de situations morales. Mais dans les deux domaines, il n'apporte pas de réelle et inflexible vérité, ou du moins, il n'enjoint jamais explicitement une interprétation, un constat. Il expose plus qu'il n'explique. Je serais à cet égard poussé à croire que le rapport du passage du mythe à la philosophie, du sens à la vérité, de la pluralité à l'unité, n'est pas sans rapport avec la sédentarisation. Le mythe est une pensée nomade, qui se modifie, qui se partage, qui se transmet par la voix ; l'esprit du mythe est joint à ce qui le transmet, ce précaire biais qu'est la parole, s'évanouissant sitôt venue à être ; ne restant pas fixée dans le temps, comme le nomade n'est pas fixé à l'espace. L'apparition de la sédentarité ( explicable par la découverte du feu, la construction d'outils, et enfin l'apparition de l'écriture ) marque de son sceau l'immobilité recherchée dans les choses de l'esprit, après que le corps fût lui-même moins mobile. [b]La philosophie n'est donc pas un besoin tant naturel que culturel : c'est notre mode de vie qui conditionne son apparition. Elle est l'expression d'un besoin général de compréhension du monde, elle partage un même fond avec le mythe, même si sa forme diffère nettement ( il serait d'ailleurs pertinent de se demander dans quelle mesure une telle différence de forme n'influerait tout de même pas sur le fond). Platon aurait en occident été le premier à formuler des considérations morales poussées ; pour lui, la philosophie est un besoin des âmes non totalement perverties (cf république X, mythe de la migration des âmes) pour retrouver par réminiscence (mnémésis) les Idées du ciel intelligible. Il y a donc là un besoin de vérité dans la nature de l'âme même, puis non pas un besoin, mais un état d'esprit corrolaire, qui est le bonheur. Le cas d'aristote, je l'analyse d'une manière particulière : dans le sillage de Platon, il voit le lien qui existe entre la philosophie et les mathématiques ; son originalité sera d'étendre ce rapport avec toutes les sciences. Ainsi, la philosophie répond donc ici à un besoin de vérité sur le monde, qui traite d'ailleurs davantage de morale et de métaphysique, mais qui est solidaire d'un système scientifique et global du monde (botanique, zoologie, cosmologie etc). Pour faire bref, les réponses ensuites apportées sont multiples : Descartes vera un besoin (àla suite de Saint-Augustin, mais en s'en détachant par le second aspect) de comprendre un monde fait par un être plus Grand, éminemment plus Grand ; c'est aussi l'occasion d'exercer sa penser de sujet, singulière, qui se déprend des préjugés en général, et ceux des philosophes antécédants en particulier. Pour rompre un peu la chronologie, on peut noter le point de vue des Lumières, de la philosophie comme intrument de libération d'un régime qui opprime, celui de Schopenhauer, qui voit l'homme comme un animal métaphysique, dont l'essence est de chercher des réponses à des questions dont les critères de vérités sont insondables ; le point de vue de Nietzsche est sans doute le plus surprenant : on ne philosophe que par "humeur" au sens premier du mot ; c'est notre physiologie qui commande notre pensée. Et souvent, une faible constitution appelle la création d'une philosophie faible, qui défend l'opprimé parce qu'elle est l'oeuvre d'un organisme en souffrance, d'un corps dont la constitution se dégrade. La philosophie est le dernier cri d'un corps qui se désagrège. Bergson enfin, m'apparaît aussi original dans son traitement de la question : philosopher, c'est trop souvent un avatar d'agir, un réflexe d'une irrépressible et naturelle envie (voire besoin) d'agir. La conceptualisation est bien le fruit de ce besoin d'action, de cette recherche de distinction entre les choses de la nature afin de pouvoir se situer pratiquement dans le monde. Je resterais donc assez circonspect sur une réponse à cette question, car je ne suis pas sans partager les idées, du moins en partie, de chacun de ces penseurs ; mais à vrai dire, je me situerais plus près de la pensée bergsonienne : il y a comme une poussée subreptice du besoin d'action dans le besoin de philospher. Mais c'est peut-être lorsque l'action est une question vitale (guerre, régime d'oppression), qu'elle exprime le plus réellement son objet : le besoinde s'émanciper. | |
|
| |
Atil
Nombre de messages : 6110 Localisation : Frontière franco-belge Date d'inscription : 30/01/2005
| Sujet: Re: Quel besoin a-t-on de Philosopher ? Dim 14 Oct 2007 - 7:10 | |
| Encore fait-il savoir vraiment quelles sont les limites de la philosophie. car je pemarque quue de nombreuses questions dites philosophiques sont en fait, quand on les examine bien, des questions de science ou de psychologie. La "vraie" philosophie sert peut-être à nous dire comment nous devons nous comporter dans la vie ... et cela en se basant sur un raisonnement plutôt que sur une croyance religieuse. | |
|
| |
FirenzeSinatra
Nombre de messages : 19 Age : 35 Localisation : La Rochelle (17) Date d'inscription : 12/10/2007
| Sujet: Re: Quel besoin a-t-on de Philosopher ? Dim 14 Oct 2007 - 7:37 | |
| On en revient à l'argument, "Mieux connaître le monde qui nous entoure" qui nous permettrait de pouvoir changer dans notre mentalité...
Je pense que la philosophie est une des rares choses qui n'ont aucune limite... | |
|
| |
Duan Yu
Nombre de messages : 1513 Date d'inscription : 13/05/2005
| Sujet: Re: Quel besoin a-t-on de Philosopher ? Dim 14 Oct 2007 - 10:47 | |
| La philosophie a une limite : celle de la pensée d'autrui. Ça serait trop beau | |
|
| |
Atil
Nombre de messages : 6110 Localisation : Frontière franco-belge Date d'inscription : 30/01/2005
| Sujet: Re: Quel besoin a-t-on de Philosopher ? Dim 14 Oct 2007 - 13:16 | |
| - Citation :
- Mieux connaître le monde qui nous entoure
Ce n'est pas le boulot de la science, ca ? | |
|
| |
Duan Yu
Nombre de messages : 1513 Date d'inscription : 13/05/2005
| Sujet: Re: Quel besoin a-t-on de Philosopher ? Dim 14 Oct 2007 - 15:31 | |
| La science est limitée à l'observable | |
|
| |
Atil
Nombre de messages : 6110 Localisation : Frontière franco-belge Date d'inscription : 30/01/2005
| Sujet: Re: Quel besoin a-t-on de Philosopher ? Dim 14 Oct 2007 - 15:37 | |
| La philosophie possède des instruments pour observer l'inobservable ?
Quels sont-ils ? | |
|
| |
Duan Yu
Nombre de messages : 1513 Date d'inscription : 13/05/2005
| Sujet: Re: Quel besoin a-t-on de Philosopher ? Dim 14 Oct 2007 - 15:40 | |
| | |
|
| |
Atil
Nombre de messages : 6110 Localisation : Frontière franco-belge Date d'inscription : 30/01/2005
| Sujet: Re: Quel besoin a-t-on de Philosopher ? Dim 14 Oct 2007 - 15:42 | |
| Exactement comme la science. | |
|
| |
Duan Yu
Nombre de messages : 1513 Date d'inscription : 13/05/2005
| Sujet: Re: Quel besoin a-t-on de Philosopher ? Dim 14 Oct 2007 - 15:45 | |
| Comme la littérature aussi. Donc la littérature est de la science. | |
|
| |
Atil
Nombre de messages : 6110 Localisation : Frontière franco-belge Date d'inscription : 30/01/2005
| Sujet: Re: Quel besoin a-t-on de Philosopher ? Dim 14 Oct 2007 - 15:51 | |
| Mais le but de la littérature est-il de "Mieux connaître le monde qui nous entoure" ? | |
|
| |
Duan Yu
Nombre de messages : 1513 Date d'inscription : 13/05/2005
| Sujet: Re: Quel besoin a-t-on de Philosopher ? Dim 14 Oct 2007 - 15:58 | |
| Non en effet. Maintenant, il reste à voir si la science n'utilise que la tête ou si, par un hasard étrange, elle utiliserait aussi les sens et les instruments d'observation. | |
|
| |
Wolmar
Nombre de messages : 673 Age : 42 Date d'inscription : 17/08/2007
| Sujet: Re: Quel besoin a-t-on de Philosopher ? Dim 14 Oct 2007 - 16:08 | |
| Duan Yu, serais-tu en train de railler ?! | |
|
| |
Duan Yu
Nombre de messages : 1513 Date d'inscription : 13/05/2005
| Sujet: Re: Quel besoin a-t-on de Philosopher ? Dim 14 Oct 2007 - 16:26 | |
| Raah, on ne peut cacher des évidences | |
|
| |
Pizza Man
Nombre de messages : 2255 Localisation : Santa Cruz - California Date d'inscription : 24/12/2005
| Sujet: Re: Quel besoin a-t-on de Philosopher ? Dim 14 Oct 2007 - 16:28 | |
| La subtilité t'échappe, sans doute. | |
|
| |
Duan Yu
Nombre de messages : 1513 Date d'inscription : 13/05/2005
| Sujet: Re: Quel besoin a-t-on de Philosopher ? Dim 14 Oct 2007 - 16:33 | |
| - Pizza Man a écrit:
- La subtilité t'échappe, sans doute.
En vertu du Corollaire 1 de ce message, ta remarque est non-constructive ! | |
|
| |
Atil
Nombre de messages : 6110 Localisation : Frontière franco-belge Date d'inscription : 30/01/2005
| Sujet: Re: Quel besoin a-t-on de Philosopher ? Dim 14 Oct 2007 - 16:52 | |
| - Duan Yu a écrit:
- Non en effet. Maintenant, il reste à voir si la science n'utilise que la tête ou si, par un hasard étrange, elle utiliserait aussi les sens et les instruments d'observation.
Donc la science se sert des sens et des instruments ET du raisonnement pour "mieux connaitre le monde qui nous entoure". Alors que la philo ne se sert QUE du raisonnement pour "mieux connaitre le monde qui nous entoure". Cela veut-il dire que la philo n'est qu'une partie de la science ? De plus il a été dit que la science ne s'occupait que de ce qui est observable, contrairement à la philo. Mais comment la philo pourrait-elle observer ce qui n'est pas observable en utilisant la raion alors que la science, tout en utilisant également la raison (plus l'expérimentation) n'y parvient pas ? Ou alors ce n'est pas que la science n'y parvient pas mais simplement que son but est autre. Conclusion : "Mieux connaitre le monde qui nous entoure" est soit le but de la science soit le but de la philo, mais pas des deux. | |
|
| |
Duan Yu
Nombre de messages : 1513 Date d'inscription : 13/05/2005
| Sujet: Re: Quel besoin a-t-on de Philosopher ? Dim 14 Oct 2007 - 17:03 | |
| - Atil a écrit:
- Cela veut-il dire que la philo n'est qu'une partie de la science ?
Non, c'est l'inverse voyons. La science a une contrainte de plus (l'expérience) que la philo. Ce n'est donc pas étonnant qu'avec une contrainte de plus, le champ couvert par la science soit moindre. - Atil a écrit:
- Conclusion :
"Mieux connaitre le monde qui nous entoure" est soit le but de la science soit le but de la philo, mais pas des deux. Tu te contredis, si l'une est incluse dans l'autre (peu importe l'ordre), alors nécessairement les deux ont le même but Reste à voir si tu es pour le principe de non-contradiction... | |
|
| |
FirenzeSinatra
Nombre de messages : 19 Age : 35 Localisation : La Rochelle (17) Date d'inscription : 12/10/2007
| Sujet: Re: Quel besoin a-t-on de Philosopher ? Dim 14 Oct 2007 - 17:36 | |
| La philosophie est une science, non ? | |
|
| |
Pizza Man
Nombre de messages : 2255 Localisation : Santa Cruz - California Date d'inscription : 24/12/2005
| Sujet: Re: Quel besoin a-t-on de Philosopher ? Dim 14 Oct 2007 - 17:43 | |
| Alors dans ce cas tout le monde peut s'auto-proclamer «scientifique» ? | |
|
| |
Duan Yu
Nombre de messages : 1513 Date d'inscription : 13/05/2005
| Sujet: Re: Quel besoin a-t-on de Philosopher ? Dim 14 Oct 2007 - 17:43 | |
| Si la philosophie est une science en général, alors je suis intelligent | |
|
| |
Pizza Man
Nombre de messages : 2255 Localisation : Santa Cruz - California Date d'inscription : 24/12/2005
| Sujet: Re: Quel besoin a-t-on de Philosopher ? Dim 14 Oct 2007 - 17:44 | |
| Tiens, la preuve | |
|
| |
Atil
Nombre de messages : 6110 Localisation : Frontière franco-belge Date d'inscription : 30/01/2005
| Sujet: Re: Quel besoin a-t-on de Philosopher ? Dim 14 Oct 2007 - 17:46 | |
| [quote="Duan Yu"]Non, c'est l'inverse voyons. La science a une contrainte de plus (l'expérience) que la philo. Ce n'est donc pas étonnant qu'avec une contrainte de plus, le champ couvert par la science soit moindre.[quote] Et si on applique ca à la physique ? La physique utilise l'expérimentation plus le raisonnement. Et quand la physique arrive à un niveau ou les instruments actuels ne peuvent plus suivre, elle abandonne l'expérimentation et ne se sert plus que du raisonnement. elle devient de la métaphysique. la métaphysique est-elle alors une partie de la physique, ou la physique est-elle une partie de la métaphysique ? Mais pourtant on fait de la métaphysique une partie de la philo. [quote]Donc le bur de la physique et de la philo semblent vachement se recouper. - Citation :
- Tu te contredis, si l'une est incluse dans l'autre (peu importe l'ordre), alors nécessairement les deux ont le même but
La partie qui est incluse dans l'autre peut trés bien avoir un but particulier que ne possède pas la totalité de l'ensemble le plus grand. | |
|
| |
Duan Yu
Nombre de messages : 1513 Date d'inscription : 13/05/2005
| Sujet: Re: Quel besoin a-t-on de Philosopher ? Dim 14 Oct 2007 - 18:28 | |
| - Atil a écrit:
- la métaphysique est-elle alors une partie de la physique, ou la physique est-elle une partie de la métaphysique ?
La physique est une partie de la métaphysique, par la même logique que précédemment. Raisonne en termes d'ensembles : Soit l'ensemble de toutes les activités de la raison (philosophie, métaphysique, etc.). On partitionne cet ensemble en deux sous-ensembles disjoints : ceux qui utilisent en plus l'expérience (la science), et ceux qui ne le font pas. D'où l'inclusion de la science dans un truc plus grand... Un peu de notions ensemblistes, que diable. | |
|
| |
Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Quel besoin a-t-on de Philosopher ? | |
| |
|
| |
| Quel besoin a-t-on de Philosopher ? | |
|