vouloir avoir raison à tout prix!

Vouloir avoir raison à tout prix!

Quel prix êtes-vous prêt à payer pour avoir raison?

Pour ma part, Lorsque je sais que j'ai raison et que je ne réussis pas à convaincre, je suis déçu de moi-même parce que je ne suis pas parvenu à trouver l'argument qui plaiderait en ma faveur.

Lorsque je crois que j'ai raison et que l'autre apporte un argument qui me contredit, je commence par être contrarié mais en fin de compte, je suis reconnaissant envers l'autre de m'avoir permis de découvrir mes propres contradictions.

Mais dans les deux cas, le prix que j'ai à payer est de voir étaler sous mon nez ma propre faiblesse. C'est un prix que je ne peux payer trop souvent.

Pourtant on peut voit les mêmes choses d'une manière qui satisfasse notre Ego :

Si on n'arrive pas à convaincre autrui ca peut être aussi parceque c'est lui qui n'est pas assez intelligent pour comprendre.

Et si un autre arrive à nous convaindre qu'on se trompait, ca montre que nous sommes assez intelligent pour comprendre sa démonstration. Et de plus ca prouve que nous sommes objectifs.

Je préfère n'avoir pas raison.

Car avoir raison, c'est si peu de choses. Mais l'inverse !

Peu importe d'avoir raison ou pas ... ce qui m'inquiète dans le concept c'est le "à tout prix" .

Quel prix sommes-nous prêts à payer pour ça ... (sursaut d'orgueil souvent) ... ?

Notre vie, /et celle de l'autre ?
Notre esprit, /et celui de l'autre ?
Notre morale, /et celle de l'autre ?
..../....

Payer de sa vie pour convaincre autrui, c'est ce que pourraient faire certains fanatiques.

Mais payer de son esprit ou de sa morale, ca signifierait quoi ?

Parceque ca semble indiquer qu'on est prét à perdre ses croyances afin de convaincre autrui que nos croyances sont les bonnes.
Ca semble contradictoire.

Une opinion formulée ne nous appartient déjà plus.
Adieu, fin de la course.
Parfois, on refait le même trajet....
Et les enfants recommencent.

Atil a écrit:

Pourtant on peut voit les mêmes choses d'une manière qui satisfasse notre Ego :

Si on n'arrive pas à convaincre autrui ca peut être aussi parceque c'est lui qui n'est pas assez intelligent pour comprendre.

Et si un autre arrive à nous convaindre qu'on se trompait, ca montre que nous sommes assez intelligent pour comprendre sa démonstration. Et de plus ca prouve que nous sommes objectifs.

Oui, je suis d'accord avec toi. Mais ,pourquoi des fois un veut avoir raison à tout prix. Parfois ce n'est même plus cérébrale et ça devient hormonale ou je ne sais pas trop quoi.
Quel phénomène psychologique intervient.

Angelo a écrit:

Je préfère n'avoir pas raison.

Car avoir raison, c'est si peu de choses. Mais l'inverse !

Parfois, il vaut mieux, je te l'accorde. Mais, je doute que l'on peut agir ainsi tout le temps.
Parfois tu dois te dire:" Cette fois là, je tiens mon bout". Ou se situe ce bout.

cébé a écrit:

Peu importe d'avoir raison ou pas ... ce qui m'inquiète dans le concept c'est le "à tout prix" .

Quel prix sommes-nous prêts à payer pour ça ... (sursaut d'orgueil souvent) ... ?

Notre vie, /et celle de l'autre ?
Notre esprit, /et celui de l'autre ?
Notre morale, /et celle de l'autre ?
..../....

Tu as bien cerné ce qui m'intéresse vraiment de savoir. Quel fut le prix le plus lourd que tu as déjà payé pour ça. Perte d'amitié ou autres et dans quelle circonstances.

Atil a écrit:

Payer de sa vie pour convaincre autrui, c'est ce que pourraient faire certains fanatiques.

Mais payer de son esprit ou de sa morale, ca signifierait quoi ?

Parceque ca semble indiquer qu'on est prét à perdre ses croyances afin de convaincre autrui que nos croyances sont les bonnes.
Ca semble contradictoire.

Lorsque nous prononçons des paroles qui "dépassent notre pensée" n'est-ce pas las payer de son esprit. Pourquoi des pacifistes en arrivent à porter des coups lors de manifestations. Ont-ils payé de leurs propres morales.

exodus a écrit:

Une opinion formulée ne nous appartient déjà plus.
Adieu, fin de la course.
Parfois, on refait le même trajet....
Et les enfants recommencent.

Parfois, on doit payer les conséquences d'avoir prononcés certaines paroles. Qu'est-ce qui nous empêche de nous taire?

DeMars a écrit:

Oui, je suis d'accord avec toi. Mais ,pourquoi des fois un veut avoir raison à tout prix. Parfois ce n'est même plus cérébrale et ça devient hormonale ou je ne sais pas trop quoi.
Quel phénomène psychologique intervient.

L'orgueil.

L'orgueil appliqué à l'esprit de compétition.

On peut vouloir avoir le dernier mot tout comme on peut vouloir gagner à un jeu ou à un sport.

DeMars a écrit:

Lorsque nous prononçons des paroles qui "dépassent notre pensée" n'est-ce pas las payer de son esprit. Pourquoi des pacifistes en arrivent à porter des coups lors de manifestations. Ont-ils payé de leurs propres morales.

Cela montre bien que ce ne sont pas nos idées que l'on veut défendre mais bien nous, notre Ego, notre réputation.
Parcequ'imposer une idée non-violente en employant la violence, ca montre à quel point le sens de notre idée n'importaitt pas. On est prét à modifier celle-ci et à lui faire dire exactement l'inverse de sa signification initiale ... et tout ca pour pouvoir l'imposer à l'autre.
Ca montre que ce n'est pas CETTE idée qu'on veut imposer, mais NOTRE idée.
Ce qui compte ce n'est pas le contenu de l'idée mais le fait qu'elle soit la mienne.

Mais il existe aussi des gens qui défendent le contenu des idées.
Mais eux ils ne le feront pas à tout prix : c'est ca la différence.

La fureur d'avoir raison relève peut-être du principe de survie: avoir tort, c'est se tromper, s'enfermer dans sa bulle, s'éloigner de la réalité, la méconnaître, d'où une impression de faiblesse, de décalage, comme une inadaptation à la réalité.
Or qui ne s'adapte pas finit par périr.
De par une méconnaissance de la réalité, on ne peut prendre les bonnes décisions pour composer avec elle.

....Mais je dois me tromper.

exodus a écrit:

La fureur d'avoir raison[...]

A propos de fureur

Un regard qui portait loin....trop loin peut-être.

A ce sujet, le livre d'Eric Emmanuel-Scmitt "La part de l'autre"est édifiant: il souligne l'importance de ce qu'on vit dans notre jeunesse et démontre la contingence de notre caractère:"je" aurais très bien pu être un autre.
Scmitt montre qu'Hitler aurait très bien pu devenir un artiste accompli, loin de son image méphistophélique....

Distinction qui me semble bienvenue : vouloir avoir raison à tout prix est une expression qui débouche sur deux sens opposés. Le premier consiste ( c'est le plus intuitif ) à coûte que coûte maintenir que l'on a raison, que l'on détient la vérité. Le second est tout différent : vouloir à tout prix avoir raison voudrait dire ici que l'on est prêt, au prix même de son orgueuil, à chercher le vrai, et donc à réformer sans problème, et même avec hardiesse, son opinion du moment.
L'un est vanité aveugle, l'autre humilité zélée ; une attitude convenable se situerait entre les deux, dans une sorte d'humble confiance en soi. A ce compte, il est quoiqu'il en soit sur que la phrase la plus appropriée en la matière reste : la certitude est la pire ennemie de la vérité.

Imaginons, Monsieur A et Madame B travaillent tous les deux dans la même boîte de pub.
Monsieur A est manipulateur et a tendance à dénigrer les idées de madame B. Un jour, madame B en a assez du comportement de monsieur A et décide qu'aujourd'hui, elle tiendra son bout coûte que coûte...

Est-ce de l'orgueil ou de l'affirmation?

Quelle est l'attitude qu'elle devrait adopter? (N'oubliez pas que monsieur A est manipulateur.)

DeMars a écrit:

Imaginons, Monsieur A et Madame B travaillent tous les deux dans la même boîte de pub.
Monsieur A est manipulateur et a tendance à dénigrer les idées de madame B. Un jour, madame B en a assez du comportement de monsieur A et décide qu'aujourd'hui, elle tiendra son bout coûte que coûte...

Est-ce de l'orgueil ou de l'affirmation?

Quelle est l'attitude qu'elle devrait adopter? (N'oubliez pas que monsieur A est manipulateur.)

A la place de Madame A, je prendrais une tasse de thé.

Y a-t-il vraiment une diférence entre l'orgueil et l'affirmation de soi ?

Angelo a écrit:

A la place de Madame A, je prendrais une tasse de thé.

Par peur de se faire consumer ?

Atil a écrit:

Y a-t-il vraiment une diférence entre l'orgueil et l'affirmation de soi ?

Angelo a écrit:

A la place de Madame A, je prendrais une tasse de thé.

Par peur de se faire consumer ?

Non, par amour pour le thé

Ne t'en déplaise Atil, l'orgueil et l'assertivité (nom scientifique de l'affirmation de soi) sont deux notions différentes, tu peux vérifier.

L'orgueil repose sur une faiblesse, une estime de soi fragilisée . L'affirmation de soi tend vers la réalisation intégrale de nos potentialités.
Le premier est acquis; la seconde est naturelle.

C'est pourquoi je trouves très beau, deux individus d'avis contraire qui parviennent néanmoins à discuter. Peu leur importe de faire changer d'avis, de gagner dans la discussion . Ils écoutent l'interloquteur avec respect de l'opinion opposée.
C'est tellement plus stimulant.

Quelel différenbce entre l'orgueil et l'assertivité ?

L'assertivité c'est développer ses potentialités car ca peut être utile.

L'orgueil c'est développer ses potentialités pour briller devant autrui.