Pourquoi l'art rend heureux ?

N'oublions pas que certains font de l'art une sorte de religion, et considèrent les artistes commes des quasi-prophètes.

Comme je l'affirme depuis le début, prenons simplement l'art tel qu'il est à nos yeux, dans un élan spontané. Pour moi, l'art a toujours été de l'art, sans tenir compte de la technique, des angles, ou du vocabulaire.

Pourquoi ne pas simplement se présenter nu devant une oeuvre, prendre du bon temps, sans trop porter en triomphe l'artiste, certes, ou sinon en lui conférant un certain mérite même si ce n'est pas utile.

De toute façon, les artistes passent, et se suivent, et la mémoire ne conserve d'eux que ce qu'on en a retiré en admirant les oeuvres qui nous ont touchés.

La vision de Pizza Man n'est envisageable que par un spectateur pur. À partir du moment où on pratique soi-même l'une ou l'autre forme d'art, on commence à voir les choses différemment. Derrière la façade figée de l'oeuvre finale, on appréhende le mouvement qui s'est opéré. L'oeuvre devient vivante car elle parle, en plus d'évoquer.

La vision de PizzaMan est aussi envisageable sans même devoir se croire obligé de tenir un pinceau pour transcender l'énergie créatrice de l'artiste qui a sublimé son oeuvre, derrière cette froide et glaciale «façade»...

Je me pose une question ..
Pourquoi cette question sur l'art a-t-elle été posée dans la section "spiritualité" ?
Cela indique-t-il qu'on présuppose qu'il y a un lien entre art et spiritualité ?

l'adoration de soi de l'artiste comme Dali peut-être?
c'était une forme de spiritualité en fait...

Citation :

Je me pose une question ..
Pourquoi cette question sur l'art a-t-elle été posée dans la section "spiritualité" ?
Cela indique-t-il qu'on présuppose qu'il y a un lien entre art et spiritualité ?

Parceque le questionnement de départ concerne le bonheur aussi.

Resterait donc à présent à définir le bonheur pour ensuite parler du bonheur dans / de l'art ? On a encore du boulot, les enfants ! --19

Je concois le rapport entre la sérénité et la spiritualité.

Mais je soupconne le "bonheur" associé à l'art d'être bien moins spirituel.

Et si l'amour ou l'adoration de l'art était un frein spirituel ?

Un peu, en amour, comme la vénération de la beauté physique des personnes du sexe opposé.

Atil a écrit:

Et si l'amour ou l'adoration de l'art était un frein spirituel ?

Et si on pouvait dire de l'attachement pour la spiritualité que c'est "un amour de la spiritualité", on serait dans le cas ou "aimer la spiritualité est un frein à la spiritualité".


Pour ma part, je conçois plutôt "la spiritualité" comme une synthèse de cœur et d'esprit - en l'attente de termes peut-être plus juste. De l'art, je dirais qu'il permet de faire parler son cœur : avec une touche d'esprit, ou peut-être pourrais-je dire "un trait d'esprit" alors l'art devient le produit de cette synthèse et il devient tout à fait spirituel. En ce qui concerne le bonheur, puisque c'est quand même le sujet initial, je dirais "là encore" qu'il s'agit de l'état produit par une conciliation entre cœur et esprit. Faire parler son cœur tout en faisant parler sa tête - pour prendre des images grecques - c'est la conciliation des deux (c'est la synthèse équilibrée), c'est le bonheur.

Ce qui revient à dire, aussi, qu'être heureux c'est être spirituel, et inversement.

Angelo a écrit:

Ce qui revient à dire, aussi, qu'être heureux c'est être spirituel, et inversement.

Je connais très bien une jeune fille trisomique qui rayonne de bonheur.
Ce qu'elle sait faire, elle le fait avec art, aussi.
Est-ce à dire qu'un tel handicap n'empêche pas la spiritualité ?

Je sais, je m'éloigne du sujet, mais cela m'a fait tilt, rapport à une discussion que nous avions eue je ne sais plus trop où.





... au passage : très heureuse de te revoir ici, Angelo ! ...

Et je demande : Pourquoi l'art rend heureux ?

Parce que je connais des gens chez qui l'art n'a absolument aucun effet, et qui trouvent leur bonheur ailleurs.

GrosRatNoir a écrit:

Et je demande : Pourquoi l'art rend heureux ?

Parce que je connais des gens chez qui l'art n'a absolument aucun effet, et qui trouvent leur bonheur ailleurs.

1- Ce n'est pas parce qu'il arrive que l'art rende heureux que l'art rend toujours heureux.

2- Ce n'est pas parce qu'il arrive que l'art rende heureux qu'autre chose ne peut pas rendre heureux.

Citation :

Je connais très bien une jeune fille trisomique qui rayonne de bonheur.
Ce qu'elle sait faire, elle le fait avec art, aussi.
Est-ce à dire qu'un tel handicap n'empêche pas la spiritualité ?

Oui, pourquoi pas. L'esprit n'a pas besoin d'être écrasé par les rouages de la réflexion, comme il peut arriver chez les gens intelligents, pour qu'on puisse parler de spiritualité. Ce serait même plutôt le contraire : être écrasé par les rouages de la réflexion est le signe d'un manque de spiritualité, car si spiritualité rime avec "conciliation entre coeur et esprit", il rime aussi avec paix intérieure.

peux-tu justifier ce que tu dis, Angelo ?
Comment la réflexion peut-elle écraser la spiritualité ?
Est-ce à dire que Socrate, Jésus Christ, Zarathoustra, Saint Augustin, Montaigne, Léonard de Vinci, Voltaire, Hugo… n'étaient pas spirituels ?
Dans ce cas, peux-tu expliquer ce que tu entends par spiritualité et par réflexion ?
J'avoue que quelque chose m'échappe, là !!!

Bonjour à tous


Lorsque je peind, je prend du plaisir... Je ressent de la joie ; Lorsque je les offres.

Je pense que c'est pour toutes activités, un même point de départ... Il faut Aimer.

Depuis petite, j'aimais déssiner, mais ce n'est qu'en 95 que j'ai osée me lancer dans les rajouts de couleurs.. La peinture est une façon d'exprimer ses intérieures, surtout lorsque ces créations ce font dans des inspirations ( sans model)

Pour moi ce sont des bonheurs renouvelés

Tu as raison Dalaha. La création procure de la joie et du plaisir.
Voilà enfin une parole qui vient vraiment du coeur !

Et pourtant, certains artistes créent dans la douleur. Prenons par exemple Edvard Munch...

souvent les artistes le plus connus ne le sont qu'à leur mort en leur vie de tout les jours tristesse et dureté de la réalité au quotidien et le langage le seul qu'il semble leur resté c'est justement LEUR art!!!! --10

Citation :

Et pourtant, certains artistes créent dans la douleur. Prenons par exemple Edvard Munch...

J'avais vu un "art" (je ne connais pas Edvard Munch et je ne sais pas si c'était de lui) dans un musée d'art moderne.ca montrait une video où un artiste faisait un truc avec son propre sang.Un peu maso sur les bords mais bon.

Pizza Man a écrit:

Et pourtant, certains artistes créent dans la douleur. Prenons par exemple Edvard Munch...

Souvent, l'art est un exorcisme des douleurs personnelles. Ce qui fait souffrir devient contemplé, au lieu d'être vécu. C'est une sorte de prise de recul si on veut, on se met à observer la matérialisation de la douleur, devant soi. C'est comme si on la faisait sortir temporairement, qu'on adoptait un point de vue externe sur elle.

Ainsi, les artistes qui créent "dans la douleur", ce n'est pas que l'acte de création les fait souffrir, bien au contraire : ça leur procure un bien qui leur permet de ne pas succomber à la douleur. L'art "soigne".

que de propos très justes.

je crois que sans l'écriture, je serai morte.
je n'exagère pas.
j'écris depuis que j'ai 11 ou 12 ans.
j'en ai 35 bientôt.
pourquoi ? c'est simple, le manque ou même l'absence de communication.
pas forcément familiale.
mais paradoxalement, mon vrai métier est dans la communication.
je suis assistante maternelle car pour le moment rien d'autre n'est possible.
c'est le coeur de la communication et de l'épanouissement, non ?

chez l'enfant tout est création et ravissement, même les plus petites choses.

L'art est donc une thérapie ... du moins pour celui qui le pratique.
Ce n'est donc pas lui qui rend heureux directement mais le fait qu'il permette de se défouler et de se débarasser de ce qui nous rendait malheureux.

Atil a écrit:

L'art est donc une thérapie ...

Ça peut être une thérapie pour ceux qui sont dans le malheur. De là à conclure que l'art est une thérapie en général, c'est quand-même bien le restreindre.

Dans le malheur peut être pas.Je dirais plutôt dans la souffrance à tous les niveaux.

Ceci n'est pas une généralité mais des cas possibles que j'ai pu constater :

Il y a des arts qui sont fait dans un cadre de questionnement existentiel.
==> souffrance de sa propre ignorance.
Il y a des arts qui sont fait pour exorciser des douleurs physiques,d'autres psychologiques.
==> souffrance physique ou morale
Il y a des arts qui sont des répresentations de la realité.
==> souffrance lié à la fixation, à l'impermanence des choses.
Il y a des arts qui sont fait pour passer le temps.
==> souffrance du vide existentiel.

C'est si divers et varié...

Inversement il y a des artistes qui n'arrivent plus à créer quand ils sont malheureux.